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  Sommaire - Livres -  A - F -  L’École des assassins
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"L’École des assassins"
Ugo Bellagamba /Thomas Day

Editeur :
Le Belial (6 février 2002)
 

"L’École des assassins"
Ugo Bellagamba /Thomas Day



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Combien sont-ils ? Une quarantaine, mais chacun vaut mille fois plus. Que sont-ils ? Des êtres échappant à toute mesure, inhumains à l’image de la société dont ils sont issus. Des dieux. Des monstres.


2047 : quelque cinquante ans après sa rétrocession à la Chine (autrement appelée Comchine), Honk Kong est devenue une place-forte, une plaque tournante du pouvoir, point nodal et miroir de l’immense village hyperlibéral mondial que se disputent un grand nombre d’acteurs plus ou moins identifiés. Entre organes politiques, organisations criminelles affiliées aux vieilles triades chinoises et entreprises-états se livre une guerre occulte où tous les coups sont permis, avec pour objectif unique la domination sans partage en Asie. C’est dans cette optique - et dans la plus parfaite illégalité - que certaines firmes ont acheté les services de milices d’un type particulier, capables de prouesses guerrières inédites grâce à la bio-amélioration (génétique, nanotechnique et tutti-quantique...).


Le programme le plus accompli du genre est peut-être l’œuvre d’un haut cadre de la Voyager Concept SA ; car sous couvert de participer aux efforts de recherche dans les secteurs de la bio-industrie et de la cybernétique, le dénommé Marion Strauss s’est en fait ingénié pendant vingt-cinq ans à doter son employeur d’un “service action” constitué d’individus (son fils et sa fille y compris !) sublimés par une technologie révolutionnaire et donc aptes à réduire n’importe quel adversaire.


Mais un événement imprévu va venir lézarder la façade de ce bel édifice. Guidé par les préceptes du Bushido et l’enseignement de son mentor Jon Hokaï, Peter (alias le Samouraï), le propre fils de Strauss, entre en dissidence, refusant de suivre la voie meurtrière qu’on a tracée pour lui. Pire : son exemple fait des émules chez les anciens élèves de l’École des Assassins. Pour mater cette rébellion, Strauss est prêt à toutes les compromissions, tous les sacrifices...


On sait la fascination de Thomas Day pour les civilisations orientales et les gestes violents. Ceux qui déduiront d’un tel axiome que les éléments ci-dessus énoncés servent de prétexte à de spectaculaires empoignades ne seront pas tout à fait déçus. Ceci est bien une histoire de super-(anti)héros comme on les aime, au carrefour d’influences fortement marquées. Rendons à Akira et à Matrix ce qui leur appartient. Mais, ô surprise, derrière l’apparente simplicité du propos se cache une réflexion plus ambitieuse sur la condition humaine, la solitude, le renoncement, que le duo Day/Bellagamba expose par petites touches très habiles. L’homme de demain ne sera que la somme et le résumé des choix de toute l’humanité, nous dit un des protagonistes en conclusion de cette belle fable cyberpunk.


Sans prétention, mais diablement efficace.


Thomas Day / Ugo Bellagamba, L’École des assassins, Le Bélial, 178 pages.


Ramsès





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