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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Le Voleur de cadavres
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"Le Voleur de cadavres" de Wallace Fox


Titre : The Corpse Vanishes
Réal : Wallace Fox
Avec : Bela Lugosi
Luana Walter
Tristam Coffim
Elisabeth Russel
Angelo Rossito

Origine : USA / 1942
Editeur : Bach Films

VERDICT : 3 / 6

Résumé :

Un mal étrange hante les rues d’une petite ville des Etats-Unis où les corps de jeunes femmes ont mystérieusement disparu peu après leur décès. Dans ce climat inquiétant, une journaliste mène l’enquête et soupçonne un professeur excentrique, Lorenz.

Critique :

Petite production policière tentée par l’épouvante, Le Voleur de Cadavre se montre rarement passionnant. Il faut dire que son scénario n’est guère original, même si, à l’époque, il pouvait sans doute faire illusion. Aujourd’hui le thème du savant fou utilisant les cellules de jeunes demoiselles pour entretenir la jeunesse de son épouse est d’une telle banalité que le spectateur ne sera aucunement surpris par les développement fort attendus de l’intrigue.

Comme souvent dans les productions ’horrifiques’ de cette époque, les méchants n’ont guère de remords quant à leurs exactions. Ils sont cruels à souhait et ne se privent pas de maltraiter leurs domestiques. Ici, nous trouvons une mère assez passives, aidée de ses deux fils (tous deux adultes) : l’un bossu, affreux et sans doute nécrophile, l’autre nain. Ce dernier est joué par Angelo Rossito, lequel était membre de la monstrueuse parade de Tod Browning dans le classique Freaks. Il se retrouva bien plus tard dans de nombreuses séries B de fantasy et obtient son rôle le plus mémorable dans le troisième volet de Mad Max.

Lugosi, lui, humilie ses servants, les frappe et les fouette de manière totalement gratuite, avant de tuer l’un d’eux, ce qui amènera bien sûr la vengeance finale de la maman. Classique, là aussi.
Toute la distribution surjoue un peu, en particulier Bela Lugosi qui se montre bien cabotin, mais cette interprétation outrée colle finalement à l’intrigue assez délirante dans son thème mais malheureusement bien trop sage dans son développement. On ne peut s’empêcher de penser que cela aurait donné lieu, vingt ans plus tard, à un excellent épisode de Chapeau Melon et Botte de Cuir. On y retrouve en effet la même irréalité que dans la série culte anglaise : seuls les éléments signifiants sont montrés à l’écran et chaque scène est importante pour le scénario. Ce dernier aurait pourtant gagné à être un peu plus court (un comble pour un métrage qui dépasse à peine l’heure de projection) mais sa durée réduite empêche de véritablement s’ennuyer.
Pas mal de question restent cependant en suspens : pourquoi le professeur s’attaque-t-il uniquement aux jeunes mariées et pourquoi la police est elle si lente à réagir ? Pourquoi utiliser pour ses crimes une orchidée très rare (dont il est l’inventeur) sachant que celle-ci va immanquablement mener les limiers sur ses traces ? Pourquoi dort-il dans un cercueil, y compris devant la journaliste, accentuant son étrangeté au lieu de la dissimuler aux yeux du monde ? Le professeur serait-il une sorte de vampire ? Non, apparemment, mais les producteurs souhaitent peut-être nous rappeler le passé de Lugosi, inoubliable premier interprète de Dracula à l’écran.
Bref, pourquoi autant de questions sans réponses et de séquences attendues se demande fort justement le spectateur.
Parce que ce sont les clichés du cinéma de l’époque, me souffle-t-on dans l’oreille ! Oui, sans doute... Reste que ces conventions donnent un petit côté éminemment sympathique à ce récit sinon d’une grande banalité, peu aidé il est vrai par la mise en scène totalement dénuée d’inspiration.

The Corpse Vanishes n’est pas un très bon film mais il pourra intéresser les cinéphiles curieux désireux d’en connaître un peu plus sur Bela Lugosi. Parce que la plupart ne retiennent de l’acteur que Dracula et Plan 9 from Outer Space, oubliant (généreusement ?) sa longue carrière comprise entre ces deux... monuments ?
Il faut dire que, dès le milieu des années 30, Lugosi avait vu sa popularité décliner, le réduisant souvent au rang de faire valoir, comme dans Le Loup Garou où il joue les vedettes invitées.
En résumé, l’ensemble se laisse regarder mais le côté convenu de l’intrigue et les nombreuses répétitions de situation en limite l’intérêt, au point de le réserver aux seuls inconditionnels de l’acteur. Ou, à la rigueur, aux nostalgiques indécrottables de l’épouvante des années 30 et 40.

Pizzoferrato Fred (2005)

DVD disponbible chez Bach Films (cliquez sur le nom)

Bach Films


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