"American Gods"
Neil Gaiman
Editeur :
Au Diable Vauvert (18 juin 2002)
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"American Gods"
Neil Gaiman
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La querelle des Anciens et des Modernes fut traitée sous différents modes, de Lucien de Samosate à Jonathan Swift. Neil Gaiman s’y essaye à son tour dans une approche audacieuse avec American Gods, dans un pays suspect de polythéisme.
Ombre, un taulard plutôt costaud, sort de prison pour apprendre que sa femme et son meilleur ami sont décédés dans un accident de la circulation. Ils étaient amants. Désemparé, Ombre trouve du travail auprès d’un certain Voyageur. Parcourant les divers états américains, Voyageur et Ombre tentent leur porte-à-porte auprès... des puissances divines, pour un dernier combat contre les arrogants dieux actuels ayant pour nom Consumérisme, Technologie, Médias, Mondialisation. Ombre, de par ses rêves, est une balise efficace pour les Nouveaux Dieux, bien décidés à garder les rênes du pouvoir, et faire barrage à Voyageur et son acolyte. Repéré, enlevé, Ombre est sauvé par sa bien-aimée défunte, Laura, alors que Voyageur succombe lors d’un traquenard. Ombre se propose de veiller le mort dans la plus pure tradition scandinave : pendu à un frêne, miniature yggdrasilienne, durant neuf jours. Cette mort initiatique lui révélera qu’il est le fils de Voyageur, ultime avatar d’Odin. Revenu à la vie pour le Ragnarök, Ombre déjoue la diabolique machination de son père truqueur, roi de l’escroquerie, associé au fourbe Loki. En provoquant une guerre, Odin et Loki, oubliés des hommes depuis bien longtemps, désirent se rassasier une dernière fois qui d’une hécatombe démiurgique, qui du chaos.
Gaiman signe ici une fable ombrageuse, sorte de balade onirique revisitant le folklore et les mythologies du monde entier. Une chose est sûre, le marchand de sable ne passera pas ce soir tant on a de la peine à s’en défaire.
American Gods, Neil Gaiman, Au Diable Vauvert, traduction Michel Pagel, 700 p.
A. Marcinkowski
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