8/10

La curiosité et l’imagination rejoignent souvent les chemins de la subversion et de la sédition !!

Myrkos est sans doute le meilleur élève de la Scola impériale des arts. Mais il s’est fait deux ennemis d’abord Pyrtax le borgne qui n’apprécie guère qu’il passe son temps avec une de ses "protégées" en ne faisant rien d’autre que la dessiner : "Késkeussa veut-dire, la dessiner ?", ainsi que celle de son maître Carcantx qui lui reproche de vouloir innover "le sacré est immuable !".
A première vue nous sommes dans un monde hellénique, mais dès la première page on s’aperçoit que le système d’éclairage ne correspond pas et qu’on prépare un crocodile à la broche.
On aperçoit beaucoup de casques grecs, mais on s’aperçoit que Mirkos connait ses déclinaisons latines "merda, merda, merdam" et on trouve des influences assyriennes dans le décor. Précisons qu’on crucifie les blasphémateurs et qu’un certain "Hrystos" prêche pour un dieu unique.
Dans ce contexte à la fois connu et étrange le dessinateur brésilien a livré une superbe double page de la ville d’Anétha (et non Athéna notez la différence). L’Histoire a peut-être divergé en raison du milieu géographique des plus original. La ville a été construite sur des sommets : les "doigts de pierre". Sa position tout en hauteur procure un atout défensif, mais aussi un avantage visuel pour le dessin, ainsi que des courses poursuites spectaculaires.
L’une des principales sources de l’intrigue repose sur le talent et l’orgueil de Myrkos qui peuvent causer sa perte, mais aussi modifier son monde, le scénariste Kraehn (1) ayant basée cette histoire d’antic-fantasy sur l’invention de la perspective à la Renaissance.

(1) Bout d’homme, Gil St André, Le Ruistre, Le Triangle secret, Les Aigles décapités (Glénat), Tramp (Dargaud)

Damien Dhondt

Scénario : Jean-Charles Kraehn, Dessin : Miguel de Lalor Imbiriba, Couleur : Patricia Jambers _ Myrkos, tome 1 : L’ornementaliste _ Dargaud (octobre 2004) _ Inédit, grand format, couleurs, 58p. 13 euros