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Dans ce dernier tome de la Trilogie Atlante, Corinne Guitteaud nous entraîne avec le vaisseau monde Taunis vers la Grande Barrière, but du voyage entrepris six siècles plus tôt. La situation politique a été bouleversée, car les Hels (les Célestes) ont pris le pouvoir, maintenant les autres races dans l’ignorance de leur passé. L’Illustre Perfection, machine à censure et répression des Hels, est à la poursuite du mythique khilsati, afin d’affermir sa position. En envoyant un espion humain dans la Communauté 23, siège d’un culte que vouent les autres clans à la Dame, ils vont malgré eux, redistribuer les cartes. Elijah, un syrgath à la solde des Célestes, sauve une petite fille qui redonnera l’espoir à tout un peuple...
Même si certaines influences sont manifestes (je pense bien sûr à David Brin), l’auteur n’a pas sombré dans la facilité et a su voir grand en étant ambitieuse. Les Dérivants, même s’il est parfois confus, clôt admirablement le cycle et nous montre que tout n’est finalement qu’un éternel recommencement. Le refrain de ce livre est connu et peut lasser si on lit les tomes à la suite comme je l’ai fait : nous avons de nouveau deux êtres qui s’aiment, mais que les circonstances prennent un malin plaisir à séparer. Il y aussi des passages un peu naïfs auxquels on peut avoir du mal à adhérer, mais l’impression générale est bonne et la lecture ne laisse pas indifférent. De plus, la fin offre de nouvelles perspectives à une relecture du cycle. Quand je vois que Corinne Guitteaud n’a que 25 ans, je me dis que l’avenir nous réserve de belles surprises et qu’elle sera sûrement dans le peloton de tête des auteurs français marquants dans les prochaines années. Attention tout de même aux influences trop visibles.
Corinne Guitteaud, Les Dérivants (la Trilogie Atlante - 3), Fleuve Noir, 448 pages.
François Schnebelen