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  Sommaire - Films -  G - L -  Kiss Kiss Bang Bang
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"Kiss Kiss Bang Bang" de Shane Black

 

Réal. & scenario : Shane Black
Avec : Robert Downey Jr., Val Kilmer, Michelle Monaghan, Corbin Bernsen, Shannyn Sossamon.
Distribué par Warner Bros.
102 mn.
Sortie le 14 Septembre 2005.
Note : 10/10.

Tout le monde connaît Shane Black. Souvent sans le savoir. Il est l’auteur des scénarios de « L’arme fatale », un peu de « L’arme fatale 2 », « Le dernier samaritain », « Au revoir à jamais » (qu’il a vendu très cher). On l’a vu en tant qu’acteur dans « Predator » (le binoclard un peu « tronche de la classe scientifique version US Marine », c’est lui). Donc, au niveau de ses goûts, on peut les connaître au travers des films qu’il a écrit même si, comme c’est souvent le cas au passage, ils ont été remaniés. Ainsi, dans « L ‘arme fatale 2 », avec lui, Martin Riggs (Mel Gibson) mourrait vraiment. Ainsi, dans « Au revoir à jamais », Samuel L. Jackson mourrait, le film était encore plus noir et aujourd’hui encore, il regrette de l’avoir vendu tant il voudrait le refaire. En même temps, il s’agit là d’un des meilleurs films de Renny Harlin. Si ce n’est le meilleur.
Bref, depuis quelques temps, Shane Black était aux abonnés absents, plus rien à l’écran venant de son imagination, le gars devait vivre des confortables royalties décrochées avec « Au revoir à jamais ». La vérité est toute autre : il peaufinait un script qu’il souhaitait réaliser. Et c’est Joel Silver, producteur des « Matrix » mais aussi des « Arme fatale » et du « Dernier samaritain » qui lui offrit cette chance, avec une totale carte blanche (il est comme ça parfois, Silver...). Aujourd’hui, le résultat est là, c’est « Kiss kiss bang bang », ça rappelle quelques scènes écrites pour d’autres films mais qui cette fois-ci vont jusqu’au bout de leur délire ou leur fatalisme, c’est un magnifique hommage au film noir, c’est le chef-d’œuvre de Shane Black, un rêve devenu réalité.
Petit voleur malchanceux mais très roublard, Harry Lockhart (Robert Downey Jr, le très grand retour) se retrouve, par un concours de circonstances qu’on croit n’arriver que dans les films, engagé comme acteur pour être détective. Expédié immédiatement sur le terrain, le creuset de tous les vices où le pire côtoie le meilleur tous les jours, à savoir Los Angeles, on lui adjoint un vrai de vrai privé, « Gay » Perry (Val Kilmer, parfait). Comble de bonheur, il retrouve en même temps un amour de jeunesse. Et pour couronner le tout, le trio se retrouve embringué dans une véritable affaire criminelle. Pour Harry, plus rien de pire ne peut lui arriver. Enfin, c’est ce qu’il croit.
Et pour le spectateur, et encore plus pour le fan de polars noirs de grande classe, avec des héros fatigués en quête de rédemption, de losers n’espérant plus rien, de romantisme à l’issue souvent fatale, d’humour décalé, de gros flingues et de gunfights puissants (comme dans « Derrick », « Navarro » ou top du top, « Commissaire Moulin ».... Non, je déconne !), tout est là, avec autant de trouvailles scénaristiques enfin concrétisées par une mise en scène adéquate signée du premier des fans. Et l’on se prend à penser aux autres films cités pour un plan, une idée mais dont on sentait qu’elle n’avait pas été menée à terme. Ici, rien de tel, ce que Shane a voulu, Shane l’a eu. Mélange en totale osmose d’humour, d’intrigues tordues et non-sensiques (de prime abord), d’idées jouissives quant à leur chute (la roulette russe pour faire parler, on la connaît mais là, elle surprend encore !), de personnages riches en couleurs, en histoires, en secrets, en vices plus ou moins avoués, perdus sentimentalement, et non avare en scènes d’action surprenantes et qui là encore rappellent le meilleur de « L’arme fatale » et du « Dernier samaritain », où on peut être novice dans le maniement des armes tout en étant instinctivement doué, « Kiss kiss bang bang » se révèle un vrai bonheur d’un côté, mais aussi et surtout l’aboutissement enfin total d’un scénario non trahi, mené à terme par son auteur, chose extrêmement rare, surtout à Hollywood. Shane est de retour, et il est plus que content. Et nous donc !

St. THIELLEMENT



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