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  Sommaire - Films -  G - L -  La Mort en ligne
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"La Mort en ligne" de Takashi Miike

 

La mort en direct (One missed call)
Sortie en France : 21 Septembre 2005
Avec : Kou Shibasaki, Shinichi Tsutsumi, Kazue Fukiishi.
Distribué par Metropolitan Filmexport.
112 mn.
Sortie le 21 Septembre 2005.
Note : 9/10.

Présenté lors du dernier Festival du Film Fantastique de Gerardmer, « La mort en ligne » ne suscitait guère d’enthousiasme pour beaucoup au vu du nom de son réalisateur : Takashi Miike. C’est simple, jusqu’à présent, il y a les fans totaux de Miike, à savoir tous ses films, et les autres qui n’adhèrent aucunement aux visions du cinéaste, à son cinéma, à ses œuvres dites « choquantes ». Miike, c’est « Audition » et sa séquence dite « traumatisante » d’une fille cisaillant au fil métallique la cheville d’un homme (la carte de visite de Miike), c’est la trilogie « Dead or alive », « Visitor Q », « The hapiness of Kakakuris » qui obtint en 2004 le Prix du Jury à Gerardmer à la surprise même de son distributeur qui était déjà étonné de la sélection du film dans une telle manifestation, « Man in white » et son portrait démesuré de gangster nippon louchant vers une vision personnelle de « Scarface », et bien d’autres, le bonhomme tournant à une vitesse folle. Son style ? Un peu tout et n’importe quoi pour les uns, un ton différent, époustouflant, inédit pour les autres. Donc, pour ces derniers, « La mort en ligne » s’attendait avec une grande impatience, pour les autres, c’était un peu du style « il fait froid dehors, au moins on sera au chaud ! ». Et à la surprise générale, « La mort en ligne » suscita radicalement les espoirs inversés de chacun à savoir que pour les adorateurs de la filmo de Miike, il s’agit là de son moins bon film, alors que pour l’autre camp, « La mort en ligne » constitue le meilleur film de Miike doublé d’un remarquable ersatz de « Ring », et personnellement, j’ajouterai même qu’il lui est supérieur, c’est dire !
En décrochant son portable qui vient de sonner, une jeune fille entend sa propre voix hurler sur un message daté de 3 jours plus tard. Le jour dit, elle meurt violemment comme elle l’avait entendu. Plusieurs cas étant ainsi répertoriés, Yumi, une amie de la première victime décide de mener l’enquête d’autant plus que certains de ses proches semblent avoir reçu le même genre d’appel. Plus elle va avancer dans ses investigations, plus une vérité sordide et abominable va se découvrir.
De prime abord, une classique histoire de fantômes à la japonaise. Sauf qu’on nous évite le cliché lassant des cheveux devant les yeux, que sur la durée du film, on ne s’ennuie jamais suite à une narration progressive parsemée de petits coups de théâtre réellement surprenants et finalement terrifiants, et quand arrive la révélation finale, la peur ressentie tout au long du métrage trouve son point d’orgue qui achève de donner au film une rare puissance comme on n’en a peu ressenti depuis longtemps venant d’Asie où, il faut l’admettre, on n’avait jusqu’à présent que des démarquages de « ghost-stories » de fille possédées ou mortes et voulant se venger en dévoilant souvent cette fameuse longue tignasse noire devant les yeux ! Que de « Ring », « Grudge » nouvelles versions (déjà que les originales...) nous ont été assénées (surtout dans les Festivals) pour au final se rendre compte que les réussites sont rares (à savoir le remake US de « Ring », « Dark water » de Hideo Nakata, le cauchemardesque « 2 sœurs », l’inédit « Into the mirror », grand prix Vidéo inédit à Gerardmer 2005), et que découvrir ce « Mort en ligne » parfaitement bien maîtrisé, sachant parfaitement gérer ses coups de théâtre, son intrigue allant crescendo vers une révélation inexorablement terrifiante et surtout savoir que c’est Takashi Miike qui laisse au placard ses exubérances filmiques et narratrices au profit d’un classicisme qui sert à merveille son scénario et qu’il gère comme peu savent le faire au point qu’ils feraient bien de l’étudier pour s’améliorer, achève l’excellente surprise que constitue ce shocker asiatique. C’est simple, vous n’aimiez pas Miike avant, alors « La mort en ligne » est déjà une bonne raison d’aller voir un nouveau Miike. Ensuite, attendez vous à un véritable choc, qui effacera les mauvais souvenirs que sont tous ceux qui ont été vendus en tant que nouveaux mètres étalons du genre, et plongez dans une peur qui ne vous quittera pas, même une fois les lumières rallumées.

St. THIELLEMENT



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