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"Pandémonium"
Johan Héliot

Editeur :
Le Belial (11 janvier 2002)
 

"Pandémonium"
Johan Héliot



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Johan Héliot avait surpris avec La Lune seule le sait, un premier roman steampunk communard. Il nous livre en ce début d’année son troisième roman, Pandémonium. Pandémonium, capitale des enfers où règne corruption et chaos. Pandémonium, mot effrayant apparu en 1663 sous la plume de l’anglais John Milton dans Le Paradis perdu, dont Héliot se fait l’ardent propagandiste. Et l’on ne pouvait rêver meilleur nom d’éditeur que Bélial, ce “vaurien” qui trône au royaume des morts dans l’Ancien Testament, pour le publier !


Pandémonium est en quelque sorte le journal de bord de Frédéric Maupin, homme de plume dans le Paris du roi Louis-Philippe Ier, qui fut saisi par les hommes de la Sûreté de monsieur Vidocq, suite au meurtre d’un maçon et au vol d’une des répliques miniatures des forteresses de Vauban. La vie de Maupin bascule inexorablement lors d’une soirée privative chez le Prince Lestoz. Aidé de Masferrer, le colosse providentiel d’une rixe dans une taverne, Frédéric Maupin poursuit le Prince et son Pandémonium de Paris à Besançon, puis vers les terres de l’Est où subsiste un fragment de territoire hors du temps. Maupin apprend de Lestoz qu’un navire céleste s’est échoué il y a 150 ans sur une montagne qui porte la forteresse de l’ingénieux Vauban. Deux groupes antagonistes d’extra-humains se sont formés, l’un fidèle au Navigateur Harakis, l’autre conduit par l’ambitieux et cruel Lestoz et ses sbires avec un seul but : quitter la terre et son atmosphère délétère pour retrouver le chemin des étoiles. Mais pour cela, il faut réinjecter la mémoire de navigations au Commandement du vaisseau. Le dépositaire de cette mémoire n’est autre que Frédéric Maupin, possesseur d’un code biologique transmis génétiquement par Harakis, son père. Dès lors le jeune homme devient l’objet de toutes les convoitises de la part des démons, ceux-ci n’hésiteront pas à mettre Paris sens dessus dessous pour le retrouver malgré la protection de Vidocq.


Pandémonium est un roman imaginatif, bien que classique dans son traitement, à la croisée de plusieurs genres : le fantastique horrifique tout d’abord, avec un intérêt pour le thème du vampire ; le steampunk ensuite où l’on retrouve le Paris du XIXe, ce qui permet à l’auteur de mettre l’accent sur les injustices sociales ; et enfin la science-fiction avec de la nanotechnologie travestie en “germes mécaniques”. Malgré la faiblesse de la psychologie des personnages, quelques coquilles, ces péchés véniels ne doivent pas empêcher le lecteur de se laisser porter par une trame narrative dense, enlevée et pleine de rebondissements. J. Héliot confirme bien son appartenance aux forces vives de la nouvelle génération de la SF française.


Pandémonium, Johan Héliot, Éditions du Bélial’ 184 p.


A. Marcinkowski





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