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Sommaire - BD -  L’Esprit de Warren : T.4 - Encore quelques heures à vivre -


"L’Esprit de Warren : T.4 - Encore quelques heures à vivre - " de Luc Brunschwig, Servais, Delphine Rieu


10/10

C’est une série qui, peu à peu, devient « culte ». Commencée en 1996, les tomes deux et trois sont publiés rapidement en 1997 et 98. Puis c’est l’interruption sur une énorme interrogation. Luc Brunswick restait évasif quant à la date probable de parution de la conclusion de son thriller mâtiné d’un vernis fantastique.
Aussi, ce quatrième tome était attendu impatiemment. Entre temps, Luc Brunschwig avait contribué à la satiété de ses lecteurs avec d’autres séries telles que Le Pouvoir des Innocents, Vauriens ou Urban Games. Mais il restait...

Sarah Abrahamson s’inquiète. Elle doit accompagner son mari, la star d’Hollywood, à la projection de son premier film en tant que réalisateur. La jeune baby-sitter qui doit assurer la garde de l’enfant n’est pas là et l’heure de l’avant-première arrive. Pendant ce temps, Flocon, le chat blanc, réapparaît et demande à rentrer.
Jonathan Rowland, qui veut venger la mort de ses amis, récupère l’arme qui doit lui servir à tuer Warren Wesnesday, incarné en Scott. Mais il n’est pas d’accord avec le mode de paiement négocié par Janey. Devant la salle où aura lieu la projection, la foule s’agglutine et des amérindiens, menés par Mary Polikat, s’apprêtent à manifester contre l’image véhiculée par le film. Pour eux, Wesnesday est un héros et non un assassin. Cependant, Jonathan cède et se mêle à la foule devant le Palace. Entre-temps, Green, qui arrive avec sa famille dans une limousine est conspué par le groupe d’indiens. Courageusement, il veut s’expliquer et descend. L’altercation est violente. Jonathan arrive et tire sans toucher Scott, protégé par un garde du corps. Et les événements dégénèrent...

Luc Brunschwig a un don pour imaginer des histoires aux sujets extrêmes forts, où la violence humaine est poussée à son paroxysme. Mais derrière cette violence, peut-être l’ultime moyen d’expression, se reflète la peur, la solitude, la fragilité de la nature humaine et la folie. Les personnages de l’auteur sont tous des individus murés dans une carapace, isolés les uns des autres. Certains, comme Janey, essaient de faire le pas, de rompre cet isolement. Mais que faire quand l’autre reste intouchable ! Il aborde, sans concessions, des sujets brûlants comme l’abandon, l’inceste et les mécanismes menant à la folie meurtrière.
Il faut noter le petit clin d’œil avec l’apparition de Jessica Ruppert.
Luc Brunschwig peut se comparer à Fredric Brown pour la qualité de la chute d’une histoire. En effet, comme lui, il sait terminer un récit. Et de quelle façon ! Bravo pour le final ! C’est fantastique ! On peut comprendre que cet auteur soit beaucoup plus rare que certains de ses collègues scénaristes, stakhanovistes victimes du syndrome du pastis : plus on met d’eau et moins c’est fort !

Servain est un dessinateur précieux pour un scénariste car il sait effacer son art pour se mettre au service de l’histoire. Il sait faire ressentir toutes les finesses, toutes les subtilités et les mettre en valeur. C’est, de plus, un artiste qui évolue et qui utilise son expérience grandissante. Il faut aussi signaler une mise en couleurs remarquable par sa sobriété.
L’Esprit de Warren est une série incontournable, à posséder absolument dans toute bédéthèque digne de ce nom !

Messieurs Brunschwig et Servain, de grâce, continuez comme vous le faites. On attendra patiemment vos albums !

Serge Perraud

L’Esprit de Warren : T.4 - Encore quelques heures à vivre, scénario de Luc Brunschwig, dessin de Servais, couleurs de Delphine Rieu, Delcourt, coll. Sang Froid, juin 2005, 56 pages, 12,50 €




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