Venus de Zebra Fish, quatre extra-terrestres reviennent sur Terre en 2222 suite à une rupture de contact avec la planète dont les sondes-espions zérbiennes ont cessé d’émettre mystérieusement leurs signaux.
Fascinés par l’attrait des humains pour le sexe, ils se servent du film Gorge profonde comme d’un mot de passe. En arrivant sur Terre, tout dérape, leur ordinateur s’est fait pirater et le long métrage a été diminué des images clefs qui permettrait de reprendre le contrôle total du vaisseau.
Mais leur plus grande surprise n’est pas tant cette attaque soudaine que l’abscence de vie humaine sur la Terre en 2222 et décident d’enquêter.
Naviguant à travers l’Histoire, Michel de Pracontal fait voyager le lecteur entre le monde décadent de 2222 et celui des années Hoover dont le point culminant fut, peu de temps après sa mort, une autre Gorge profonde à l’origine de la démission de Richard Nixon.
Roman journalistique ou, plutôt, science-fiction historique, avec un style efficace, plaisant, Michel de Pracontal nous balade et le lecteur y prend plaisir. L’ouvrage est très dense en références à des faits avérés, des légendes urbaines, des mythes et l’auteur se réapproprie cet ensemble avec maestria pour en faire un tout cohérent au service de sa propre histoire et de son récit. Une maestria qui n’est pas sans rappeller un certain Umberto Eco.
Plongez-vous donc avec les étranges zébriens Angela Darwin, Carl Turing, Albert Vienne et Max Well dans les effluves sulfureuses de La femme sans nombril, à laquelle il ne manque que cela comme me le fit remarquer l’auteur lors de l’interview.
Il est à noter que cet ouvrage est publié aux éditions Néo spécialisés dans les oeuvres inclassables. Pourtant celle-ci est facile à classer : juste à côté de L’imposture scientifique en dix leçons.
David Lapetina