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Ce livre dont a été tiré le film du même titre avec Richard Gere, n’est pas un roman mais “une histoire vraie.” John Keel, enquêteur original et renommé du Paranormal est l’auteur de plusieurs livres, mais c’est celui-ci, publié en 1975, qui a accédé au rang de “classique” du genre.


Fin 1966, Point Pleasant, une petite ville de Virginie-Occidentale devient le centre d’un véritable déferlement d’événements surnaturels qui ne se terminera qu’en décembre 1967. Des espèces d’humanoïdes de plus de deux mètres aux ailes énormes et immobiles terrorisent les témoins à la manière d’une sorte de Batman spectral. Toute la région tombe sous la hantise de ces apparitions auxquelles viennent s’ajouter celles d’OVNI en tout genre et de mystérieuses mutilations animales. La peur s’installe dans ce petit coin tranquille d’Amérique profonde qui voit en plus débarquer de bizarres personnages à la peau olivâtre, aux vêtements démodés ou complètement hors saison, surgis de nulle part à pied ou de grosses voitures de modèles anciens. Ils se disent agents du gouvernement, mais ont du mal à s’exprimer et semblent ne rien connaître à la vie de tous les jours. Dans leur anglais hésitant et de leur voix monocorde, ils ne cessent de répéter aux témoins qu’ils ne doivent pas parler de ce qu’ils ont vu, de les menacer quand ils ne les harcèlent pas au téléphone. Ils sont à la fois pathétiques et carrément inquiétants. Ils sont bien différents de Mister Smith et de Mister Jones, mais oui, ce sont eux les “vrais” Men in Black...


Pour John Keel, les OVNI, les MIB, les entités volantes et les mutilateurs d’animaux ne viennent pas de l’espace, mais sont une manifestation d’une réalité bien plus complexe que celle que nous croyons connaître, comme si une brèche donnant sur une autre dimension s’était momentanément ouverte sur la Virginie Occidentale Bien sûr, rien ne nous oblige à adhérer à son analyse mais l’exposé qu’il fait de ces quelque douze mois de folie sur terre tient le lecteur rivé au texte.


Le film n’a pris en compte que certains éléments du récit. Il y a donc beaucoup plus à découvrir dans ce livre, qui laisse, en comparaison, bien des romans sur le carreau...


La Prophétie des Ombres de John A. Keel. Presse du Châtelet. Traduction : Benjamin Legrand. 396 p.


Richard D. Nolane