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  Sommaire - Films -  S - Z -  Star Wars la revanche des Sith
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"Star Wars la revanche des Sith" de George Lucas

 

Voila que se clôture la trilogie la plus célèbre du 7ème art. Le dernier épisode de « La Guerre des Etoiles » est enfin là et je dois dire que c’est une chose très difficile que de parler d’un film attendu par la terre toute entière.
Alors qu’en est il ? Verdict :

Une projection exceptionnelle :

« Episode 3 » nous a été présenté avec une somptueuse copie tirée d’un master numérique de caméras digitales et je n’ai franchement jamais vu un rendu pareil. On aime ou on n’aime pas, mais les images sont d’une qualité hallucinante perdant toutefois, quelque peu l’aspect graineux d’un film « 35MM ».
Vraiment là, Lucas sert son « bébé » dans les meilleures conditions : Pas une rayure, pas un seul décrochage de son, même au changement de bobines, c’est le genre de « projection » » à laquelle tout le monde devrait avoir droit. (Je me souviens avoir vu récemment dans un cinéma une projection régulière du dernier Vin Diesel : elle était « techniquement » désastreuse !).
Côté son : une bande son dolby digital ex (dolby ex), qui pour l’explication rajoute un canal central arrière indépendant : Résultat des courses ? : « Star Wars » gronde à 360° avec, en plus, des « basses » incroyables pour notre plus grand plaisir !!!! :On se croirait presque en 70 mm !!!.
Le film n’est même pas commencé qu’un invité de choix arrive avec ses enfants : Ce n’est autre que Warren Beatty ! Et pour cette toute première projection et bien que le public soit composé uniquement de journalistes et gens de la profession, l’ ambiance est chaude... Cà y est enfin, les lumière s’éteignent, et toute la foule d’une salle de cinéma comble jusque dans les moindres recoins, applaudit alors que le fameux logo « fox fanfare » vient tout juste d’illuminer l’écran....
Apres 2 heures et 25 minutes de spectacle, que peut-on en dire ?.
Lucas a pour lui une technologie numérique de pointe et se permet des plans séquences vertigineux telle l’ouverture où l’on n’a pas le temps de retenir son souffle. Vive l’ordinateur qui va lui permettre effectivement d’aller au plus loin dans sa vision et de nous donner un film pour le moins spectaculaire !
Le plus grand reproche que je ferai à ce métrage tant attendu serait un point sur lequel bon nombres de personnes seront je pense d’accord : hélas, Lucas ne sait plus mettre en scène et même s’il possède tous les éléments à son actif, il ne sait plus comment montrer les choses et surtout INNOVER. Il dirige tout à fait décemment ses acteurs mais ne les pousse pas suffisamment et, dès le départ, le ton est donné avec beaucoup d’humour et surtout de nombreuses répliques qui, tout aussi amusantes soit-elles ne rentrent pas dans l’univers « star wars » car très enfantines. Les dialogues, visiblement, ont été écrits pour que des enfants puissent suivre le film sans aucun problème, c’est souvent drôle, on rit mais est-ce vraiment le but ? On est, fort heureusement, loin de « Jar Jar Binks » que l’on voulait tout simplement « coller au mur » dans le premier opus tellement son personnage était irritant.
On voit également que les acteurs ont du mal à trouver leurs marques et qu’ils ne sont pas puissamment dirigés, Hayden Christensen a visiblement du mal à passer du côté obscur alors que, dans le personnage de Vador, il se montre habité par son personnage, tant par son regard haineux que par sa démarche, tout y est... J’aurai pourtant bien aimé voir la progression des situations inextricables l’amenant à cette haine et cette violence.
Les caractères de tous les personnages sont donc inachevés mais le spectacle est cependant présent. Ian Mc Diarmid se montre le plus à l’aise et devient véritablement l’Empereur tel qu’on le voyait dans les 2 premiers épisodes et sa prestation est absolument exceptionnelle. Dès qu’il apparaît on retrouve l’esprit des anciens « Star wars ».
Je pense que le film aurait pu être ce que « l’Empire » fut à « la Guerre des Etoiles » c’est à dire avec un metteur en scène frais et à l’œil neuf. Ici beaucoup trop de plans statiques, et une mise en scène certes décente mais sans la moindre originalité et c’est bien dommage. Un « irvin Kershner » (metteur en scène de « l’Empire ») aurait certainement rehaussé la saga pour ce final tant attendu.
L’histoire est extrêmement bien construite quoique peut-être certains points restent un peu légers (entre autres, et je me répète, les raisons qui poussent Vador à basculer du côté obscur) ainsi que certaines scènes qui, dans le film, ne sont pas essentielles pour faire avancer le récit . Un duel entre Obi Wan et un général de la république a, par exemple, un peu tendance à traîner en longueur et à amener des aspects purement « marketing » et qui pourrait fortement agacer.
Si l’ordinateur a fait des prouesses phénoménales, je suis personnellement un nostalgique du Yoda de « l’Empire Contre-Attaque » et du « Retour du Jedi »... Cette marionnette était super et on y croyait !!. Ici, Yoda est remplacé par un excellent personnage en images de synthèse mais je trouve qu’il lui manque l’âme que lui conférait Frank Oz à travers ses prouesses de marionnettistes.
Le clou du film ou tout du moins la meilleure partie c’est lorsqu’Anakin bascule du côté mauvais : tous les éléments de la trilogie originale resurgissent.
Toutes les informations données par Obi Wan à Luke dans le premier film sont là devant nos yeux jusqu’au duel final « Anakin/Obi Wan » qui - pour l’anecdote - a demandé 3 mois de répétitions intensives. Le résultat final est exceptionnel d’intensité et est visuellement surprenant car ce duel se déroule dans un volcan en éruption avec 2 combattants entourés de lave. Nous voyons comment Anakin est devenu Vador et ainsi, tout le puzzle « Star wars » se clore. On comprend également la raison du célèbre accoutrement de Vador, et cette fameuse respiration.
On pourrait dire que ce film comporte deux parties : une première où les éléments sont présents mais Lucas ne sait pas trop comment aboutir au premier film, et une seconde qui - et nous sommes complètement transportés -, prend bel et bien son envol.
Comme bien d’autres, Star Wars a marqué ma jeunesse, et bien qu’à mon sens Lucas aurait pu nous délivrer un dernier opus d’une plus grande intensité, la magie « Star Wars » est bien là ! Tous les éléments qui ont fait rêver la planète entière depuis presque 30 ans sont devant nos yeux et la dernière demie heure vous replongera dans ce que nous connaissions et ce que nous attendions depuis très (trop longtemps ?).
Vador est enfin de retour, et Star wars avec lui pour ce final.
..... Lorsque j’ai quitté le cinéma j’avais le cœur gros de nostalgie en pensant : « Et voilà, c’est fini... Il n’y aura plus jamais de « Vador « de « Star Wars », de « Obi Wan » et.... plus de « galaxie lointaine, très lointaine »... !

Marc Sessego
Correction Andrée Cormier



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