"Les oiseaux de lumière"
Jean-Marc Ligny & Mandy
Editeur :
J’ai lu (mai 2001)
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"Les oiseaux de lumière"
Jean-Marc Ligny & Mandy
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Ce roman, qui vient de remporter le Prix Tour Eiffel de science-fiction cette année, fait partie des Chroniques des Nouveaux Mondes, cadre fictif déjà employé par Ligny dans d’autres récits de SF. On retrouve ainsi dans l’an 2432 le vieux baroudeur et contrebandier, Oap Täo, embarqué dans une sale histoire de chasse aux “oiseaux de lumière”. Composés principalement de photons et migrant sur les ondes gravitationnelles, ces étranges créatures surgies de nulle part traversent le Système Solaire depuis six ans, leur beauté éthérée suscitant chez les humains fascination et convoitise. Pris dans l’acte par les autorités des Nouveaux Mondes, qui répriment les chasseurs, Oap Täo réussit à s’échapper suite à l’intervention d’une ancienne amante, Frieda Koulouris. Elle aussi s’intéresse aux oiseaux de lumière, mais uniquement pour les observer de près et découvrir leur vraie nature. Poursuivis par la police, Oap et Frieda partent en quête à bord d’un vaisseau interstellaire volé. Ils seront bientôt rejoints par une mystérieuse jeune femme nommée Hu-Reï, qui prétend être journaliste mais dont les charmes et les connaissances semblent dépasser les normes humaines. Guidés par elle, les aventuriers vont entamer un périple extraordinaire à travers notre Galaxie et au-delà, afin de résoudre l’énigme des oiseaux.
C’est une assez jolie histoire écrite avec le panache et le sens de l’humour caractéristiques de Ligny. Mais son impact est affaibli par le changement de registre quand on passe des mésaventures de Oap Täo, flics aux trousses, au voyage initiatique dont Frieda et Hu-Reï sont les principales instigatrices. Les policiers, incompétents sur tous les plans, sont vite relégués à un rôle essentiellement comique, et même Oap se trouve marginalisé, grommelant dans son verre contre les deux bonnes femmes qui passent décidément trop de temps à se pâmer mutuellement. Si les obsessions et désirs de Frieda, d’un côté, et les desseins secrets de Hu-Reï, de l’autre, ne sont pas dénués d’intérêt, l’absence de tout adversaire ou obstacle dignes de ce nom atténue passablement les possibilités de tension dramatique. Un peu à l’image de ces oiseaux de lumière évanescents, tout ceci manque de substance, un manque qui ne saurait être masqué par quelques scènes de cul émoustillantes ou des envolées poétiques sur les mystères du cosmos.
Jean-Marc Ligny (d’après un scénario de Jean-Marc Ligny & Mandy), Les oiseaux de lumière, J’ai Lu/Millénaires, 374 p.
Tom Clegg
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