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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Au pays de la magie noire
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"Au pays de la magie noire" de To Lo Po & Tommy Cheung (alias Tso Nam Lee & Tony Liu)


 

Titre : The Magic Curse
Réal : To Lo Po & Tommy Cheung (alias Tso Nam Lee & Tony Liu)
Avec : Jason Pai Piau
Peter Chan
Punky De Leon
Durée : 80 minutes
Origine : Hong Kong / Philippines
Année : 1977
Genre : Aventures Kung fu érotico-horrifiques (!)
Editeur : Bach Films

2 / 6

Résumé :

Un homme part à la recherche de son oncle, dont l’avion s’est écrasé sur une île de Bornéo. Là, il découvre une tribu de belles amazones et une secte vénérant le Dieu Serpent mené par l’ignoble Abdulah.

Critique :

Tony Liu et Tso Nam Lee se sont mis à deux pour réaliser ce Magic Curse mais le résultat n’est franchement pas probant. La production est assurée par Intercontinental, responsable de nombreux nanars d’exploitation comme Tokio Emmanuelle ou Seven Women For Satan. Mais la firme n’a sûrement pas investi beaucoup d’argent tant l’ensemble parait ridicule.
La tentative, au départ, semblait pourtant prometteuse : un mélange de fantastique, d’horreur, d’aventures, d’érotisme et de kung-fu. Hélas, le résultat ne tient aucune de ses promesses. Les décors, très cheap, sont au nombre de quatre et tout le film se déroule dans le même environnement, pauvrement photographié et mal exploité.
Les acteurs ne sont guère connus, excepté Jason Pai Piau, héros de quelques métrages réussis comme Les Disciples de la 36eme Chambre de Shaolin ou Vengeance. La demoiselle au nom rigolo Pinky (ou Punky selon la jaquette) De Leon est plutôt mignonne mais son interprétation n’est guère convaincante.
Lorsque Magic Curse est sortit en 1977, Intercontinental misait essentiellement sur le sexe pour convaincre et s’appuyait sur un classement X fort exagéré pour attirer le chaland. Les scènes de pure exploitation se succèdent donc : une coquine se transforme en une horrible goule et sectionne le pénis de son amant à coup de dents, les indigènes vénèrent Abdulah ("Tu es grand, grand prêtre !"), les serpents attaquent, les beautés exotiques se dénudent intégralement à la moindre occasion, se baignent dans les lacs ou séduisent le héros, les méchants se bastonnent avec Jason Pai Piau, etc.
La musique, elle, est piquée à droite et à gauche et le scénario évolue rapidement vers le n’importe quoi mais la première partie du métrage reste amusante. En fait, durant les trois premiers quart d’heures, le métrage s’apparente à une production italienne des seventies : de l’aventures, de méchantes bestioles, de la violence, un peu de gore, un doigt d’érotisme (tout dépend où on le met !), de l’humour involontaire, du fantastique de pacotille, etc. Bref, un spectacle ringard à souhait mais charmant.
Résumons ce qui se passe :
Jason Pai Piau échoue sur une île perdue de Bornéo et tombe sur une colonie de lépreux cannibales dirigés par un sorcier maléfique nommé Abdulah, lequel ricane beaucoup lorsqu’il ne fait pas léviter divers objets (au moyen de fils très visible). Pai Piau est ensuite battu et blessé par une flèche avant d’être sauvé par de belles amazones et leur prêtresse Fleoha, adoratrice du Dieu Serpent et rivale d’Abdulah. Car Fleoha, dans l’histoire, est la bonne sorcière (oui, elle est bonne !!!) et Abdulah le méchant. Une rivalité qui s’explique sûrement par une ségrégation sexuelle trop rigoureuse conduisant à l’abstinence et au besoin maladif d’extérioriser ses pulsions par la violence, nous précise à l’instant, le docteur Sigmund F. Merci docteur. Bref, Fleoha file le parfait amour avec Pai Piau et ils pratiquent avec insouciance le sexe dans la brousse, à une époque où le monde ne connaissait pas le sida et toutes ses saloperies. Mais notre homme heureux décide pourtant de rentrer chez lui et, jalouse, la belle demoiselle lui jette un sort afin de s’assurer sa fidélité. Une fois guéri, Pai Piau retourne donc à Hong Kong et, oubliant ses belles promesses, se met à draguer comme une bête la moindre gonzesse passant à sa portée. Il faut dire qu’il tombe sur des chaudes et qu’il les emballe en deux minutes chronos. D’où des séquences cochonnes type M6 le dimanche soir. Hélas, chaque jeune fille ayant le malheur de passer avec notre tombeur des moments intimes périt sous les assauts de serpents maléfiques. Pas de doute, une "magic curse" est à l’œuvre et le héros retourne dans la jungle accompagné d’un flic pour élucider le mystère. Un représentant de la loi rapidement convaincu des dires du bonhomme d’ailleurs.
Genre :

 "Monsieur l’agent, je n’ai pas tué cette jeune fille nue retrouvée morte dans mon lit, c’est mon ex qui lui a lancé une malédiction".

 "Ah bon ! Dans ce cas, allons la trouver pour lui dire que ce qu’elle fait n’est pas bien."

Tout est donc crédible, n’est ce pas ? C’est surtout cette partie "urbaine" qui parait franchement pénible, au point de gâcher complètement le coté amusant du début. On a quand même droit à quelques bagarres martiales assez peu chorégraphiées mais énergique. C’est peu. Le final est un poil plus agréable mais l’ensemble ne vole pas haut. L’extrême confusion du scénario, le manque flagrant de rythme, l’interprétation poussive et le peu d’investissement de l’équipe tirent vers le bas cette tentative ratée.
Médiocre et souvent ennuyeux, un comble pour ce genre de nanar !

Pizzoferrato Fred (2005)

Pour de plus amples informations sur le cinéma asiatique, visitez mon site :

asia.cinemaland.net



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