Ninja Final Duel
Titre : Ninja - The Final Duel
Réal : Robert Tai
Avec : Alexander "Lou" Lo Rei
Alan Lee
Lee Yi Min
Alice Tseng
Durée : 85 minutes
Origine : Taiwan
Année : 1985
Genre : Ninja Movie sous acide
Editeur : Kung Fu Classics (Hollande)
Suite : Shaolin Dolemite
4 / 6
Résumé :
Pour prouver la supériorité des arts martiaux japonais sur le kung-fu chinois, une escouade composée de Ninjas aux redoutables techniques décide de détruire le monastère de Shaolin.
Critiques :
Film culte parmi les amateurs de nanars kung-fu explosif, Ninja Final Duel est un grand moment de n’importe quoi assumé. Pas la peine de s’attarder sur le scénario puisqu’il est inexistant. Pas la peine de détailler les qualités de mise en scène du film puisqu’elles sont minimales. Non, l’important, ici, ce sont les combats. Je dirais même plus les combats délirants.
Les Sept Eléments Ninjas, mené par l’impayable Alan Lee, veulent en découdre avec Shaolin afin de prouver la supériorité des arts martiaux japonais. Et c’est parti pour de la baston frénétique !
Alan Lee est vêtu de façon totalement extravagante : costume blanc ridicule et short. Il utilise une flûte pour soumettre ses adversaires et peut se téléporter avec des grands "pouffff" sonores.
Les techniques utilisées par l’armée ninja sont, elles, au nombre de Sept. Le coup de poing éclair d’Okinawa, le déplacement sous la terre à la vitesse de la lumière, etc. Les plus belles aptitudes sont certainement celles de ces Ninjas adeptes de la Water Spider Assault : ils chevauchent des immenses araignées de plastiques et attaquent par les fleuves en pagayant comme des fous. Hilarant ! Les Ninjas déguisés en féroces félins munis de lames afin de grimper aux arbres sont aussi particulièrement drôles et Robert Tai n’hésite pas à user de subterfuges antédiluviens (pellicule à l’envers, escamotage à la Méliès) pour surprendre le public.
Pour combattre les infâmes guerriers de l’ombre, l’union est nécessaire entre les moines chinois (menés par Lee Yi Min), leurs homologues nippons (Alexander Lou et un clown exaspérant), le maître Noir impassible, les combattants californiens (deux idiots avec des boucles d’oreilles risibles et de superbes autocollants sur le front). Sans oublier une inconnue qui connaîtra une fin brutale.
Le duel final peut donc commencer. Il occupe toute la seconde partie du métrage. Ce dernier est réalisé avec un budget de misère mais un véritable enthousiasme qui palie aux nombreux défauts. Les trucages sont grossiers, les câbles visibles à bonne distance, les costumes délirants dans le genre "soirée travestie dans une boite gay branchée", les décors sentent le carton pâte mais tout ça n’est pas trop grave : le spectateur s’amuse.
Car les combats sont entraînants malgré leur chorégraphie exagérément câblées, leur coté outré et leur violence, à la fois cartoonesque et kitsch. Robert Tai filme ces affrontement avec une vraie énergie, se permet des gros plans sur les muscles tendus ou les visages crispés, lorsqu’il ne s’attarde pas trente secondes sur un acteur en pleine agonie sur-jouant affreusement en crachant du ketchup.
Question rythme, le film parvient à ne pas ennuyer, à condition d’accepter un postulat de base idiot et une intrigue qui se compose uniquement de combats débiles entrecoupés de scènes à l’humour hyperlourd.
Malheureusement, il y a quelques longueurs durant la première partie du métrage et dès que l’action se déroule la nuit on ne voit strictement plus rien. Des ninjas noirs dans la nuit noire sur les pierres noires, nul ne les voit ! A moins qu’il ne s’agissent d’un défaut du DVD, à la photographie honteusement sous exposée.
Un DVD disponible en Hollande pour un prix dérisoire, en version anglaise avec des sous-titres néerlandais optionnels. Mais ne vous inquiétez pas, avec une connaissance de base de la langue de Chuck Norris vous devriez vous en sortir et comprendre les enjeux de l’intrigue.
Les trois premiers quart d’heures, pour leur part, ne sont donc pas exempt de temps morts : une fois les Sept Eléments Ninja présenté (un grand moment !), il faut hélas subir les épreuves à rallonges de Alexander Lou contre une bande de kung-fu fighters sans grand génie. C’est longuet et pesant.
Ensuite, heureusement, les péripéties se succèdent sans grande logique et le résultat oscille fatalement du fun au pénible. Les accélérés de la mise en scène lors des duels sont parfois insupportables mais, généralement, ils passent bien dans le bordel ambiant. Et ils nous rappellent les grandes heures de Benny Hill.
Signalons qu’il faut néanmoins attendre le dernier tiers du film pour assister à la séquence attendue : le "final duel" entre les Ninja et les Shaolin. Certes, le spectateur a droit auparavant à de très nombreux affrontements mais ces derniers sont assez classiques et donc un brin décevants. Pourtant, on note quand même quelques idées bien démentes comme cette très belle guerrière qui, surprise dans son bain par les méchants ninja, se bat à poil durant deux minutes avant de se confectionner un très seyant bikini en un clin d’œil.
Citons également une utilisation de thèmes connus au mépris total des copyrights puisque l’accompagnement musical est piquée par-ci par là. On reconnaît ainsi l’intro bien connue Ghostbuster, tellement incongru que cela en devient génial.
Bref, Ninja Final Duel pâtit un peu de sa réputation de monument du nanar jouissif car il l’est sans doute un peu moins qu’espéré.
Il s’agit néanmoins d’un authentique moment de bonheur pour le fan de kung fu bis bien barré et réjouissant. Et il mérite certainement une ou deux visions, de préférence avec quelques copains, une bière et des pop-corn. Et peut-être aussi un joint ou deux mais faites comme ci je n’avais rien dit !
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