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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Face à la mort
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"Face à la mort" de Alan Black alias Conan Le Cilaire alias John Alan Schwartz


 

Titre Original : Faces Of Death
Autre titre : The Original Faces of Death - Part I
Réalisateur : Alan Black alias Conan Le Cilaire alias John Alan Schwartz

Avec : Michael Carr (dans le rôle du Dr Frances B. Gross)
Alain Black (le satanique)
et des acteurs anonymes

Durée : 100 minutes
Origine : USA / Japon
Année : 1978
Genre : Mondo Movies / Shockumentary
Editeur :

Cotation : 1 / 6

Résumé :

Le Dr Francis B. Gross, un expert autoproclamé, nous convie à un voyage dans les tréfonds de l’horreur absolue, à la recherche de l’ultime mystère : être face à la mort durant plus d’une heure trente.

Critiques :

Ce film célèbre, concocté pour le marché japonais, reçut un succès inattendu et révélateur lorsqu’on sait qu’il se compose uniquement de scènes de meurtres non simulés. Ou présentés comme telles puisqu’il est à présent prouvé que les passages les plus spectaculaires (électrocution, décapitation au Moyen Orient, attaque d’animaux, etc.) sont des reconstitutions. D’autres (suicides et accidents de la route) sont, eux, authentiques et tirés d’archives.
Les séquences reconstituées sont médiocrement interprétées mais les maquillages sont convaincants. Concernant les tueries non simulées d’animaux, on reste dubitatif, surtout lorsqu’on y joint un commentaire particulièrement hypocrite d’un simili expert.
Les théories fumeuses et autres considérations philosophiques ne sont là, en fait, que pour donner une certaine crédibilité à un assemblage opportuniste d’atrocités en tout genre qui n’apportent rien, si ce n’est une certaine honte envers la race humaine.
Le produit débute par une autopsie authentique et enchaîne sur la vision de Frances B. Gross (interprété par Michael Carr - un cabotin ridicule) retirant ses gants pour nous inviter à suivre ses recherches sur la mort.
Nous voyons d’abord les catacombes de Guanajuato (Mexique) et les corps momifiés qui y sont enterrés. Ensuite nous assistons à la décapitation gratuite d’un poulet agrémenté d’un commentaire hypocrite vantant les mérites du végétarisme. Vient alors la fameuse mise à mort du singe dans le restaurant oriental. Elle est évidemment truquée (le serveur et la danseuse ne sont guère crédibles) mais garde son potentiel répugnant lorsque les clients se gavent de cervelle fraîche. Cette séquence fit beaucoup pour la réputation du film et certains montages se concluent sur elle, tandis que plusieurs pays l’ont expurgée.
Après d’autres atrocités commises à l’encontre des animaux, nous observons la revanche de la nature, personnifiée par un crocodile qui dévore un garde dans une reconstitution indigne d’une série Z.
Suivent de faux témoignages d’assassins avant une visite, réelle et abominable, aux victimes de divers accidents. La caméra se promène dans une morgue et, avec un sens moral effarant, masque les organes génitaux des victimes. Pour les producteurs, ceux-ci sont plus offensants qu’une cervelle répandue ou des intestins exposés. Drôle de conception de la décence, non ?
Une exécution (truquée) dans une chambre à gaz suit, avant une autre sur une chaise électrique : le sang jaillit des orbites du condamné. Puis, des Arabes décapitent un touriste. Bizarrement la caméra change sans cesse d’angle de vue et le cadavre refuse de saigner, trahissant le coté fabriqué de la scène.
Avec un intermède idiot dans le milieu des satanistes (dont le leader est interprété par le cinéaste lui-même), nous avons un nouvel aperçu du mode de pensée des producteurs : le démembrement d’un cadavre est offert à nos yeux mais l’orgie promise ne l’est pas. Thanatos Versus Eros : encore une fois la mort paraît plus "propre" que le sexe.
Après un type bouffé par un ours et d’autres archives horribles, nous observons un accouchement (simulé) et le docteur révèle qu’il ne faut trop s’inquiéter car il existe sûrement une vie après la mort.
Il existe deux manière de prendre Face à la Mort : comme un documentaire réaliste ou comme un spectacle de grand-guignol. La seconde étant sans doute plus opportune. Nous sommes plus proches de Wizard of Gore ou Bloodsucking Freaks que d’une œuvre anthropologique sérieuse. Mais la mauvaise foi de ses concepteurs est telle que l’on sort écoeuré de cet étalage de bassesse.
Un cocktail indigeste, quoique devenu culte. Réservé aux pervers. Il fut interdit dans 35 pays et classé nasty en Grande Bretagne.
Préférez à cette chose un bon film gore ou un porno et éviter de donner de l’argent aux personnes commercialisant de telles abominations.
Pour ceux qui auraient malgré tout aimé, sachez qu’il existe de nombreuses suites : Face à la Mort 2, Face à la Mort 3, Face à la Mort IV, Faces of Death 5, Faces of Death 6, The Worst of Faces of Death et Faces of Death - Fact Or Fiction ?
Sans oublier les décalques comme Traces of Death, Faces of Gore, Shocking Asia, America Exposed. etc. Si le sujet vous intéresse il existe une bible (en anglais) : Killing For Culture de kerek & Slater.
Quelle époque !

Fred Pizzoferrato (2005)



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