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  Sommaire - DVD -  M - R -  Necronomicon
"Necronomicon"
de Christophe Gans, Brian Yuzna & Shu Kaneko
 

Avec Jeffrey Combs, Bruce Payne, David Warner, Richard Lynch, Belinda Bauer
Metropolitan Vidéo

Restons dans la nostalgie Gerardmer avec un autre sélectionné du 1er Festival, le culte Necronomicon. Certainement un des meilleurs films à sketchs jamais faits, jamais sorti en salles (là, on se demande bien pourquoi) et qui arrive enfin en DVD. Bien entendu, avec dans ses trois réalisateurs, un fan du support ancien journaliste et qui fit ici ses débuts de réalisateur, examen qui lui permit par la suite de faire Crying Freeman, le mega-succès (justifié) Le pacte des loups et bientôt Silent Hill, j’ai nommé Christophe Gans, inutile de préciser que ce vous avez là n’est pas une édition pourrave mais bel et bien le DVD que les autres pays n’ont pas, l’ultimate de Necronomicon, ni plus, ni moins !
Film à sketch donc : Lovecraft se rend dans une mystérieuse librairie qui cache en ses murs le Necronomicon, livre maudit dans lequel il va trouver trois histoires. Tout d’abord The drowned : un homme hérite d’une vieille demeure sur les falaises de Nouvelle-Angleterre. En découvrant le secret de la mort de son oncle, il va tenter une expérience qui va réveiller les pires abominations qui soient. C’est le plus beau des trois segments, très classique, signé Christophe Gans qui montrait déjà son goût pour un fantastique bien précis, un sketch complètement fou à réaliser comme il s’en souvient dans les bonus. The cold est la seconde histoire : un journaliste enquête sur une série de meurtres perpétrés dans le même coin de Boston et découvre l’horrible secret du Dr Madden. Signé du japonais Shu Kaneko, The cold est le segment le plus faible, très froid (!) et guère passionnant. Whispers clôt le film : le sketch le plus barge, le meilleur travail de Brian Yuzna ( Society, Le dentiste, Faust, du tout et du n’importe quoi !). Sarah est flic. En poursuivant avec son partenaire un psychopathe, ils ont un accident. Elle se réveille dans les égouts de Philadelphie, y découvre un monstrueux charnier, en fait la preuve de créatures extra-terrestres se nourrissant d’humains grâce à l’aide d’un couple de squatters. Mais il reste un ultime secret, le pire de tous.
Tel est Necronomicon, quasi parfait malgré le faible The cold. Mais force est de reconnaître qu’à part ce bémol, tout se tient, le sketch de Gans est un pur plaisir des yeux et de l’amour pour un fantastique gothique et classique, celui de Yuzna une véritable plongée dans un monde complètement hallucinant et cauchemardesque. Une fois le film vu, il reste les bonus, très fournis bien entendu mais dont retiendra surtout le retour sur le tournage, baptisé « l’enfer du B » : ici, Gans dévoile toutes les complications et les trucs qui firent qu’il arriva avec beaucoup de peine (et de passion, quelque part) à finaliser comme il le souhaitait son segment. C’est passionnant, le genre de bonus qu’on rencontre rarement mais qui mérite sa place parmi ceux qui émaillent de temps en temps les sorties des films (style « American nightmare » sur le DVD de Jeepers Creepers, le making-of de Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, des trucs dans ce goût-là quoi, pas du purement commercial et promotionnel). On a droit aussi à une interview du compositeur Joe LoDuca, une amusante confrontation des producteurs plus de 10 ans après (apparemment, ils se sont bien marrés et ils seraient tentés pour remettre le couvert !). Mais c’est surtout cet « Enfer du B » qu’on retiendra, pour ses révélations (enfin, quand on connaît Gans, on sait que de ce côté-là, il n’est pas avare et lui, pour décortiquer, il décortique !). Dernière chose : en bonus caché, il y a le court-métrage de Gans justement lorsqu’il était étudiant en cinéma, inspiré par sa passion pour le cinéma d’Argento et de Mario Bava : aller sur les « documentaires » puis sur « direction artistique » et cliquez à droite : une petite tâche jaune apparaît, cliquez dessus et vous y êtes. C’est une curiosité très annonciatrice de ce qu’il fera par la suite. Bref, après tant d’années d’attente, (re)découvrir ainsi Necronomicon constitue un de ces superbes cadeaux DVD, à mettre sans hésitation en bonne place dans la DVDthèque vouée au fantastique !

Stéphane Thiellement

Note : film : 8/10 DVD : 10/10 (copie excellente, format 1.85 image 16/9ème compatible 4/3, vostf)
Bonus (vostf) : story-boards ; galeries de photos ; documentaire sur le tournage, sur la musique, la direction artistique & la production ; bande-orginale inédite de Joe LoDuca ; commentaire audio de Gans & Yuzna ; filmographies.



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