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  Sommaire - Films -  A - F -  BLACK PHONE 2 (The Black Phone 2)
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BLACK PHONE 2

Réalisateur : Scott Derrickson
Scénario : Scott Derrickson & C. Robert Cargill, d’après la nouvelle « Le téléphone noir » de Joe Hill
Avec : Mason Thames, Madeleine McGraw, Jeremy Davies, Demian Bichir & Ethan Hawke.
Distribué par Universal Pictures International 114 mn
Sortie le 15 Octobre 2025 - Note : 8/10

C’était couru quasiment d’avance. « Black phone » ayant rencontré le succès, une séquelle risquait de poindre à l’horizon. Pourtant, cette adaptation d’une nouvelle de Joe Hill – fils de Stephen King mais ce n’est pas Stephen King, c’est Joe Hill - s’avérait plutôt réaliste dans sa création d’un nouveau boogeyman qui n’est rien d’autre qu’un tueur d’enfants taré et bien glauque, le fantastique n’étant là qu’avec son héros qui était en ligne avec l’au-delà et les victimes précédentes de « l’Attrapeur ». Aujourd’hui, Joe Hill a laissé ses personnages entre les mains des créateurs du premier film, et de nouveau, de la part de Scott Derrickson – capable souvent du pire, très prêchi-prêcha – et du meilleur – « Sinister » et « Black Phone » -, l’Attrapeur revient, et « Black Phone 2 » est loin d’être une séquelle purement commerciale. 3 ans plus tard, Finney, l’adolescent qui a survécu à l’Attrapeur et qui l’a même tué, a toujours du mal à retrouver une normalité dans son quotidien. Pourtant, celle qui aujourd’hui vit un véritable cauchemar éveillé, c’est Gwen, sa sœur, qui semble via des sortes de projections astrales, être en contact avec les toutes premières victimes de l’Attrapeur. Et elles veulent lui faire comprendre que la disparition du tueur n’est pas complètement réalisée, il reste un lien qui lui permet de sévir, surtout sur Gwen, et donc sur Finney. Après une confrontation plus inquiétante, frère et soeur comprennent qu’ils doivent aller sur les traces de l’Attrapeur à ses débuts macabres, un camp de vacances situé en pleines montagnes, là où les secrets vont se révéler, et où un ultime combat devra être livré pour renvoyer l’Attrapeur dans son enfer.Ne vous attendez pas à un remake, ni à une variante plus « commerciale » - comprendre avec la naissance d’un nouveau « monstre » qui pourrait engendrer une saga comme tant d’autres auparavant, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire, faute d’inspiration(s). « Black Phone 2 » a l’intelligence de relier le premier opus à celui-ci via un lien assez surprenant et qui s’avère fonctionner. Alors, oui, le film peut rappeler moults classiques (Vendredi 13 pour le camp de vacances, « Les griffes de la nuit » par les incursions de l’attrapeur dans le psyché de Gwen, un slasher peu connu, « Curtains » pour une scène référence assumée et même « Scream » via un « Hello Finney… » qui ressemble à un « Hello Sidney … ») mais ce ne sont que des clins d’œil. Derrickson l’assume, mais n’en oublie pas son histoire, celle qui a fonctionné il y a 3 ans, celle qu’il ressuscite aujourd’hui pour l’étoffer, replonger dans la folie d’un prédateur, en y associant non pas le simple royaume des rêves mais un « pouvoir », celui de quitter son corps pour se connecter à un esprit malfaisant. Pourquoi pas ? On a accepté des coups de fil de l’autre côté, pourquoi pas un lien psychique. Et de situer le théâtre de ce grand final en un lieu différent, coupé du monde par le froid qui le caractérise, un lac gelé, du brouillard… Et d’enfoncer le clou avec un passé qui aurait été acteur d’une première rencontre avec l’Attrapeur pour des proches de Finney et Gwen. Tout cela fonctionne, et de nouveau, Derrickson, pourtant quelqu’un très porté sur le spirituel religieux, n’en abuse pas, crée même une définition de l’enfer assez juste, et arrive à transformer l’inconcevable et le fantasmagorique cauchemardesque en une terrifiante réalité . C’est peut-être un poil trop long, mais en l’état, force est d’admettre que cette séquelle est vraiment réussie, et complète très bien son prédécesseur. Maintenant, il faut que ce soit le 2nd et dernier volet de « Black Phone », pour lui laisser toutes ses qualités, son originalité et son succès. Même les boogeymen doivent savoir tirer leur révérence un jour, « Black Phone 2 » est celle de l’Attrapeur, et il ne devra jamais revenir… Pour son bien !

Stéphane THIELLEMENT

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