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Sommaire - Interviews -  J.M. Ligny


"J.M. Ligny" de Par Jean-Pierre Fontana


Jean-Marc Ligny est l’un des auteurs phares de la science-fiction française. L’éclectisme de sa production en font en outre un écrivain à part, aussi à l’aise dans le cyberpunk que dans la fantasy, dans le fantastique ou le space-opera, et qui arpente même les voies délicates de la littérature « jeunesse ». C’est surtout un être attachant, à la sensibilité à fleur de peau, qui hume notre monde actuel avec une lucidité qui nous a valu des récits comme le prémonitoire « Jihad ».


Mais Jean-Marc est aussi un oiseau migrateur qu’attirent les régions les plus mystérieuses de notre France. Ne s’est-il pas installé durant quelques années dans ce berceau de légendes qu’est la Bretagne ? Et ne vient-il pas d’émigrer tout récemment dans ce continent oublié qu’on appelle l’Auvergne ?


C’est donc entre les Monts Dômes et les Monts du Forez, et tout en dégustant une fondue chinoise, que nous l’avons rencontré.


Lorsqu’on rencontre un écrivain, on a envie de savoir d’où lui est venue cette vocation. Qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ?


Mes racines de futur écrivain puisent dans le terreau fertile de la SF que j’ai commencé à lire très tôt, et aussi dans une ambiance littéraire propice qui a baigné toute mon enfance, car mes parents étaient de grands lecteurs. Mais j’ai une autre racine qui puise également dans la musique rock car, dans mon adolescence, j’ai voulu – et même essayé – d’être guitariste rock, et j’ai commencé par écrire des poèmes et des paroles de chansons.


Quelles ont donc été tes premières lectures S.F. ?



Mes tout premiers romans de SF lus m’ont été offerts par mon père, à l’âge de 8 ans, à l’occasion d’une rougeole. C’était « Le sang des astres » de Nathalie Henneberg, « Une certaine odeur » de Clifford Simak et (je crois) « l’Etoile de fer » de John Taine. Je n’ai pas tout compris, bien sûr, mais ça a été la plus grande claque littéraire de ma vie. J’ai su dès lors, sans l’ombre d’un doute, vers quoi s’orienterait ma culture.


Sont-ce ces romans qui t’ont inoculé le virus de l’écriture ?


L’envie d’écrire, elle m’est venue secrètement (je crois) en voyant mon père – qui faisait des traductions du russe – attablé tôt le matin ou tard le soir avec ses manuscrits et ses gros dictionnaires, ou d’entendre des heures durant le crépitement de la machine à écrire. Je trouvais cette activité très mystérieuse, et j’en ai découvert la quintessence plus tard, quand j’ai lu les livres (surtout les romans de Boulgakov comme « Le maître et Marguerite »). Mais je n’ai réellement commencé à écrire – de la SF – qu’à l’âge de 20 ans, après mes tentatives infructueuses dans le rock. L’écriture m’a semblé une autre « ligne de vie » possible. J’ai commencé direct par un roman, qui n’est jamais paru, et que je conserve toujours comme fétiche au fond d’un tiroir. Puis j’ai écrit quelques nouvelles et au bout d’un an, l’une d’elles « Artésis comment ? » a été sélectionnée pour l’anthologie de Philippe Curval, « Futurs au présent », chez Denoël.


Justement, parle-nous un peu de ce texte. Comment est-il parvenu à Philippe Curval ?


J’avais envoyé cette nouvelle à la revue Fiction (dirigée à l’époque par Daniel Riche, je crois) et elle est arrivée entre les mains de Jean Bonnefoy qui l’a transmise à Curval, lequel l’a jugée assez bonne pour son anthologie. Et c’est comme ça que j’ai démarré chez Denoël, grâce à Jean Bonnefoy et Jean-Louis Lebreton qui ont guidé mes premiers pas dans le monde de la SF. Et grâce à Élisabeth Gille, qui dirigeait Présence du Futur à l’époque, qui m’a réellement appris le métier et à qui je dois une reconnaissance éternelle.


C’est aussi à cette époque que tu as rencontré Régine qui est devenue ta compagne. Que t’a-t-elle apporté dans l’écriture ?


Ma relation avec Régine a coïncidé avec mes débuts dans l’écriture, mais n’en a pas été le déclencheur. Elle m’a encouragé au début, puis énormément aidé et soutenu, assumant souvent des tâches ingrates pour me laisser du temps et de la paix. Puis elle s’est mise à collaborer de plus en plus étroitement, au niveau élaboration des scénarios, des caractères, relectures, analyses, corrections, bref, ma lectrice « sévère-mais-juste ». Cette fructueuse collaboration a duré jusqu’aux « Oiseaux de lumière », suite à quoi on a splité. Maintenant on ne vit plus ensemble. Évidemment, ça fout le bordel dans ma vie et dans mon écriture, car en plus j’ai déménagé. Mais bon, toutes les tempêtes ont une fin...


Je suppose qu’au début, tu ne vivais pas de ta plume. Que faisais-tu pour vivre ?


Oui, bien sûr, je n’ai pas tout de suite vécu de ma plume, loin de là ! Quand je vivais à Paris, j’avais un boulot en rapport avec l’écrit, vu que j’étais claviste dans une boîte de photocomposition. C’est ainsi que je me suis familiarisé au traitement de texte dès 1982... Une fois déménagé à la campagne, les boulots ont été plus occasionnels et saisonniers, Régine a pas mal assuré aussi, et j’ai surtout beaucoup écrit. Ensuite, j’ai bossé à temps partiel pour un quotidien...


Lorsqu’on regarde ta bibliographie, on constate un « trou » d’écriture entre 1982 et 1987.


Oui, car je bossais de plus en plus dans cette boîte de photocompo et trouvais de moins en moins de temps pour écrire. Je n’ai publié que deux romans, « Furia ! » et « Succubes », et quelques nouvelles. C’est ce qui m’a poussé à déménager en Bretagne, déménagement durant lequel j’avais « Yurlunggur » sur le feu, qui est finalement paru en 87.


Pourquoi la Bretagne ?


Pour y être venu en vacances les années précédentes, chez des amis, et être tombé amoureux de cette région, notamment de l’île de Bréhat où s’est soudain présentée l’opportunité de louer une maison. On a sauté sur l’occasion. Et pour moi, la Bretagne était une terre celte, légendaire et mystérieuse. Elle l’est toujours, mais disons qu’au bout de 15 ans, le mystère s’est quelque peu dissipé...


De 1993 à 1998, je crois que tu as fait du journalisme, non ?


Oui, c’était purement alimentaire. J’étais localier à temps partiel, à la rédaction de Paimpol du Télégramme, un quotidien breton. Ça m’a néanmoins permis de découvrir les arcanes de la vie locale... Mais c’est assez vite devenu routinier et répétitif, ce que je déteste par-dessus tout. Donc j’ai arrêté dès que j’ai estimé pouvoir survivre uniquement de mon propre travail.


Revenons à ton premier roman. Quel en était le thème, et pourquoi un roman aussi rapidement dans ta carrière alors que la plupart des écrivains s’exercent d’abord dans la rédaction de nouvelles ?


« Temps blancs » est un fourre-tout invraisemblable, une espèce de melting-pot de toutes mes idées sur la SF à l’époque. Je l’ai écrit assez frénétiquement dès que ma première nouvelle a été publiée, c’était sacrément motivant ! Je l’envoyais à mesure à Élisabeth Gille, qui a été ma première lectrice et m’a aidé à ne pas trop m’égarer. Malgré tout, j’aurais du mal à en résumer le sujet ! Le plus étonnant, c’est qu’avec ça, je suis passé chez Pivot qui n’a rien compris, mais je lui pardonne. « Temps blancs » n’a rien d’évident même pour un amateur aguerri.


Au début des années 90, tu as été l’Auteur cyberpunk français. On peut même dire que tu as été un pionnier dans le genre, sinon un promoteur.


Je suis tombé dans le cyberpunk anglo-saxon à la fin des années 80, avec Gibson, Sterling, Williams, Pat Cadigan, etc.. Ca m’a tout de suite branché parce que, selon moi, ça décrivait vraiment le monde que je voyais s’installer autour de moi, avec l’arrivée des ordinateurs dans les bureaux puis les domiciles, les cartes à puces, « l’eldorado » d’Internet, la vidéosurveillance, les téléphones portables... les réseaux partout. Et ça m’étonnait que personne ne réagisse en France, ne voie le futur s’immiscer ainsi insidieusement, n’aille reluquer l’envers de la médaille. Alors j’ai écrit « Cyberkiller », dont la première version est parue en 93, sur un vieil Atari pas connecté à quoi que ce soit, en me basant uniquement sur ce que je lisais, écoutais et voyais autour de moi. Ceci dit, je n’ai aucunement le sentiment d’être promoteur ou pionnier du cyberpunk. C’était déjà devenu une mode quand « Cyberkiller » est paru, et les vrais pionniers du genre (Gibson et Sterling) commençaient à s’en désintéresser. J’ai juste exploré un domaine qui m’intéressait, comme bien d’autres...


Sauf erreur de ma part, tu es le seul auteur de SF français à avoir remporté les trois Prix nationaux les plus importants[1]. Qu’est-ce que cela t’a apporté au niveau du lectorat comme à celui des éditeurs ?


Oh non, je ne dois pas être le seul... Pierre Bordage aussi, peut-être ? Et Ayerdhal ? Ce que ça m’a apporté ? À vrai dire, pas grand-chose, à part une satisfaction personnelle (et des sous dans le cas du prix Tour Eiffel). Un meilleur contact avec les éditeurs ? Peut-être que ça fait un peu monter ma cote, mais ce qui importe pour eux, ce sont les ventes et là, je trouve que ça ne produit pas un effet déterminant. Quelques centaines d’exemplaires en plus dans le mois qui suit... Ces Prix sont ignorés du grand public et peu promus par les éditeurs, ce qui fait qu’hormis les fans, tout le monde s’en fout. Et les fans achètent plutôt des auteurs que des prix littéraires... Ceci dit, cela réconforte l’écrivain et lui montre qu’il progresse dans la bonne voie, ce qui n’est déjà pas négligeable.


Ainsi que je l’ai signalé dans ma courte introduction, tu exerces dans des domaines très variés contrairement à la plupart de tes confrères.


Oui, car beaucoup de domaines m’intéressent, et je déteste me répéter, réécrire sempiternellement la même histoire. Des fois je vais m’attarder, comme le cyberpunk où j’ai écris 6 romans (dont 3 jeunesse), des fois pas, comme la fantasy où je n’ai produit que « Succubes »... Et j’ai tant de champs culturels à explorer encore. Malgré tout, j’ai aussi des stéréotypes – situations ou personnages – que je m’efforce de traquer impitoyablement. Mon prochain roman, j’espère, ne ressemblera à aucun des précédents.


De 93 à 98, plus de 30 romans publiés, la part de ton œuvre la plus importante en quantité. Puis un très net ralentissement. Pourquoi ?


Parce que j’ai arrêté de pondre en batterie pour le Fleuve Noir, ce qui était certes lucratif, mais peu gratifiant en termes de qualité d’écriture et de satisfaction personnelle. J’avais envie d’écrire des romans plus travaillés, plus fouillés, plus ambitieux en termes de sujets et de recherches. D’où « Inner City » (Grand Prix de l’Imaginaire) puis « Jihad » (Rosny Aîné), qui sont encore mes plus grands succès littéraires.


Qu’est-ce qui t’a conduit à écrire pour la jeunesse ?


C’est « Yurlunggur » ! Suite à la publication de ce livre, quelqu’un de chez Bayard (Mireille Boulaire en fait) m’a appelé pour me dire qu’elle avait adoré et me proposer d’écrire un roman pour Je Bouquine. « Yurlunggur » étant assez centré sur la drogue et la violence, cette proposition m’a surpris... puis séduit, en tant que défi à relever. J’ai donc écrit « Le voyageur perdu » pour Je Bouquine. ça m’a plu. J’en ai fait d’autres. ça a marché. Et maintenant, les demandes affluent. Ça m’amène à rencontrer plein de gamins et, finalement, j’adore ça. ça me replonge dans ma propre enfance (moi qui n’ai pas de gamins). J’aimerais en écrire plus souvent mais mes romans adultes me prennent de plus en plus de temps...


Au début de cet entretien, tu as dit qu’une de tes racines puisait dans la musique rock et que tu t’étais essayé dans cette voie. La musique a-t-elle toujours autant d’importance dans ta vie et qu’en est-il des arts en général ?


La musique tient énormément de place dans ma vie. Je suis un musicien frustré, et un mélomane averti pour tout ce qui concerne les musiques actuelles, notamment gothiques et électroniques qui sont mes deux domaines de prédilection (le fantastique et la SF dans la musique...). Mais je reste ouvert à tout, car comme j’ai dit, tous les domaines culturels m’intéressent. C’est pourquoi j’ai collaboré avec un peintre, Mandy, sur le scénario des « Oiseaux de lumière » en partie inspiré par ses toiles (lui-même s’étant inspiré de mon univers pour plusieurs illustrations de couverture), puis avec un photographe, Jean-Luc Boivent, sur « Sables mouvants », un « conte du désert » imaginé d’après ses photos. J’ai un autre projet d’histoire photographique avec Marie-T Le Duff intitulé « Magie des brumes » (on recherche actuellement un éditeur...) et maintenant je démarre un projet de série historique avec Patrick Cothias, scénariste de BD.


Assez récemment, tu as composé deux anthologies pour la collection « Millénaires » de chez J’ai Lu. Comment ces projets ont-ils vu le jour ?


« Cosmic Erotica » puis « Eros Millenium » sont nés de l’idée de faire quelque chose pour marquer l’an 2000. En 98 avait eu lieu à Paimpol un festival de cinéma de la Saint-Valentin (que des films d’amour !), belle initiative malheureusement avortée. Mais l’idée est venue de là : sortir une anthologie sur l’amour pour la Saint-Valentin 2000 ! Le festival Utopia de Poitiers (maintenant à Nantes) et les fructueuses rencontres qu’il génère m’ont offert l’opportunité de réaliser la première antho à un niveau européen, et assez vite s’est imposée l’idée qu’il fallait d’abord une antho féminine, strictement féminine, laisser des femmes s’exprimer en toute liberté sur le sujet, sans avoir à côtoyer la « concurrence » de collègues masculins. Le résultat a dépassé mes espérances. Avec Benoît Cousin chez J’ai Lu, on s’est avisé que les hommes avaient aussi leur mot à dire sur la question. On a composé « Eros Millenium » sur le même principe (« parlez-nous d’amour ») et, là aussi, le résultat a été étonnant. Mais c’est fini maintenant. Je ne veux pas tomber dans la routine.


Peux-tu nous dire quelques mots de tes voyages au Burkina Faso et en Irlande ?


Déterminants ! Non seulement ils m’ont amené à rencontrer d’autres cultures, d’autres modes de vie et de pensée – ce qui génère une ouverture d’esprit qu’aucun livre ne peut apporter à mon avis – mais aussi, ils m’ont inspiré « Yoro Si » et « la Mort peut danser » qui sont deux de mes romans préférés. C’est exaltant et passionnant d’étudier une autre culture, de tenter d’en comprendre les rouages et les arcanes. J’aurais aimé aller en Algérie pour « Jihad », mais au moment où je l’écrivais les GIA massacraient durement et je n’en ai pas eu le courage. J’aimerais pouvoir voyager plus souvent mais là, je viens de déménager, alors ce ne sera pas pour tout de suite...


Justement, pourquoi cette installation en Auvergne ?


Elle est survenue à la faveur d’une résidence d’écrivain à Châteldon, adorable village où j’habite donc actuellement. La commune et l’Agence régionale du Livre d’Auvergne m’ont invité à passer trois mois ici pour travailler sur mon roman en cours et contaminer les gamins autochtones avec le virus de la SF. L’accueil a été remarquablement chaleureux, le village, ses habitants et la région m’ont séduit, et voilà, désormais j’y réside à temps plein, dans une maison en total chantier. Comme ma vie actuelle...


Malgré tout, tu as des écrits en cours et, je suppose, des projets dans et hors de la science-fiction ?


J’ai un roman en cours, sur le thème du réchauffement climatique, des guerres pour l’eau potable et des dégradations sociales que cela va fatalement engendrer, intitulé « Lente agonie », qui doit paraître chez l’Atalante, en principe à la fin de l’année, mais je suis très en retard à cause de cet actuel bouleversement de ma vie. Pour l’instant ce roman me travaille davantage que je le travaille... Mais dès que mon nid aura toutes ses brindilles, je vais replonger dedans et ne plus en sortir. Ensuite, je dois attaquer avec Patrick Cothias une vaste saga historico-fantastique intitulée « Nemo et l’éternité » (pour laquelle un éditeur est pressenti), qui va nous prendre quelques années et dont on aura l’occasion de reparler. Entre deux, j’ai des romans jeunesse à écrire, promis de longue date. Et puis on devrait poursuivre chez J’ai Lu la publication des Chroniques des Nouveaux Mondes (par la réécriture des anciens Fleuve Noir) et donc ressusciter le site internet idoine qui végète misérablement. Et puis... et puis... Un jour, je prendrai des vacances.


Pour finir, y a-t-il une question que tu aimerais que je te pose ?


Ce que tu veux, mais surtout pas celle-là !


Sélection romans adultes


Sables mouvants (photographies de Jean-Luc Boivent) Hors-Collection 2001


Eros Millenium (anthologie masculine) J’ai Lu / Miillénaires 2001


Les oiseaux de lumière J’ai Lu / Millénaires 2001 – prix Tour Eiffel 2001


Jihad (réédition) J’ai Lu / Nouvelle génération 2000


Cosmic Erotica (anthologie féminine) J’ai Lu / Millénaires 2000


Cyberkiller Fleuve Noir / SF Métal 1998 – réédition revue et augmentée


Inner City J’ai Lu / S-F avril 1996 – Grand Prix de l’Imaginaire 1997


La Mort peut danser Denoël / Présence du fantastique 1994, réédition 1999)


Yoro Si Denoël / Présence du fantastique 1991


D.A.R.K. Denoël / Présence du futur 1988


Yurlunggur Denoël / Présence du futur 1987, réédition 1998




Sélection romans jeunesse


Le voyageur perdu Degliame / Le Cadran Bleu 2002


La maison aux démons Nathan / Comète 2002


L’Enfant bleu Bayard-Poche / J’aime Lire 1999


Les Guerriers du réel Hachette/Vertige 1999


Le Chasseur lent Hachette/Vertige SF1998


Slum City Hachette/Vertige SF 1996 – Prix Ozone 1997


Les Ailes noires de la nuit Rageot/Cascade fantastique 1996





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