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Michel de Pracontal en reste convaincu : l’homme amélioré est déjà entré dans le XXIe siècle par la grande porte. Cultures d’organes et d’embryons, muscles dopés, sénescence retardée, incubation de fœtus, l’usine à reproduire le bio ne fera pas marche arrière. Les bouleversements de la science, en particulier les avancées en ingénierie génétique et les travaux sur les IA, remettent en cause la raison cartésienne et posent en des termes nouveaux la question de l’identité et du corps.


Depuis l’Antiquité, l’humain s’interroge sur la possibilité de fabriquer une réplique de lui-même, qu’elle soit de pierre, de glaise ou de métal, et la SF n’a fait qu’utiliser et amplifier le thème de l’homme artificiel. Dès lors le danger ne réside-t-il pas en une appropriation privative du règne du vivant par quelques consortiums transnationaux, conduisant à une déshumanisation de l’homme ravalé au rang de simple objet ? Le parcours réflexif de Michel de Pracontal s’arrête sur les nouveaux avatars de l’homme, cyborg ou homme câblé, sur la capacité à dupliquer l’être vivant comme de construire des robots humanoïdes évolutifs. Et de passer en revue les travaux pionniers des pères fondateurs, N. Wierner, A. Turing, J. von Neumann. Est-ce la fin de l’homme comme le proclamait dès 1966 Michel Foucault dans Les Mots et les choses ? Loin de trancher sur les possibles scenarii futuristes, façon Meilleur des mondes, M. de Pracontal fait valoir la complexité biologique et les limites scientifiques. Enfin, les limites actuelles...


L’Homme artificiel. Golems, robots, clones, cyborgs, Michel de Pracontal, Denoël, 224 p.


A. Marcinkowski