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  Sommaire - DVD -  A - F -  Blue Holocaust
"Blue Holocaust"
de Joe d’Amato

Avec Franca Stoppi, Cinzia Monreale
Neo publishing Vidéo

Dans la grande époque des années 80 du cinéma d’horreur, l’Italie redora son blason avec les œuvres les plus fortes de Ruggero Deodato, Lucio Fulci et du très racoleur pour certains, mais aussi pape d’une horreur viscérale abominable pour d’autres à savoir Joe D’Amato. Aussi spécialisé dans l’érotisme sage, puis hard pour carrément œuvrer dans le pornographique, Joe D’Amato est aussi célèbre pour un classique du Z, Anthropophagous, où le « géant » George Eastman (alias Luigi Montefiori, scénariste d’un des derniers fleurons du western spaghetti, l’excellent et crépusculaire Keoma) incarnait un fou devenu anthropophage et qui à un moment donné s’attaquait à une femme enceinte, lui extrayait son fœtus et le dévorait !!! Complètement débile, mal foutu mais c’est ce qui fit la renommée du film, qu’on peut ranger aujourd’hui aux côtés de ces œuvres dites ultra-choquantes de l’époque mais qui en fin de compte ne sont rien d’autre que des spectacles de grand-guignol parfois de mauvais goût. Rappelons qu’à la fin d’Anthropophagous, histoire d’enfoncer le clou, le cannibale se voyait éventrer par une pioche, ses viscères se répandaient sur le sol, et il se mettait à genoux pour les ramasser et les bouffer ! Fallait oser quand même, aller aussi loin dans la dégénérescence ! D’Amato fit par la suite une sorte de très mauvaise fausse séquelle intitulée en italien Absurd, en français Horrible, qui essayait là encore de repousser les limites de l’horreur vomitive. A force, trop c’est trop, et le ridicule finit par prendre le dessus ; pourtant, dans sa période donc « horrifique », D’Amato réalisa ce qu’on pourrait appeler, toutes proportions gardées, et donc dans les limites de sa carrière cinématographique, son œuvre maîtresse, voir son (ouais, ça fait un peu mal de dire ça mais bon...) chef-d’œuvre : Blue holocaust. Ou une love-story macabre et nécrophile ne se refusant aucune limite. Suite au décès de sa fiancée lors d’un rituel vaudou (déjà, faut pas être bien net, hein !), Frank ne peut accepter de perdre ainsi celle qui restera pour lui l’amour de sa vie. Il va tout tenter pour conserver intact le corps qui peu à peu commence à pourrir, en usant de son don pour la taxidermie. Ensuite, il fera en sorte qu’elle soit à ses côtés quand il fera l’amour avec une autre. Et quand cela se termine par la mort obligée de ses victimes, les cadavres disparaîtront dans une baignoire d’acide. Mais jusqu’à quand cette folie continuera t’elle ? C’est avec un scénario donc plus fouillé que d’habitude, propice à une ambiance légitime de putréfaction que D’Amato réalise son œuvre phare, celle qui concilie parfaitement son sens de l’horreur putride visuelle à un professionnalisme de grand artisan d’un cinéma de série Z qui ici possède des qualités qui hissent Blue holocaust comme un des meilleurs titres de cette faste époque italienne. Bien sûr, comparativement à d’autres réalisateurs, à d’autres films, Blue holocaust ne perd pas ses allures de Z horrifique. Il y a tous les défauts des films de l’époque, les effets de zoom, les acteurs ultra mauvais, etc... Mais nanti d’un scénario plus « riche » que d’habitude, D’Amato donna à Blue holocaust son statut de film culte (dans une certaine mesure, once again...) ainsi sa seule véritable lettre de noblesse dans sa filmographie pas vraiment des plus inoubliables. Maintenant, côté DVD, le risque de ressortir ces films est d’avoir sur ce support une copie des plus moyennes. Hé bien, non, ce titre appartient encore à MGM et ses copies pourraves, car celle de Blue holocaust se révèle très bonne (faites un comparatif avec la bande-annonce, vous verrez la différence...). La surprise n’en est que meilleure surtout qu’en plus, comme tout bon petit éditeur qui se respecte, on a droit à un minimum de bonus conséquents, en l’occurrence ici, une interview de Franca Stoppi qui revient sur son rôle et sur le film plus de vingt ans après. En tout cas, aujourd’hui, Blue holocaust est véritablement une œuvre à ranger dans toute bonne DVDthèque du cinéma horrifique transalpin.

Stéphane Thiellement

Note : film : 7/10 DVD : 7/10 (copie bonne, format 1.77, image 16/9ème compatible 4/3, vostf)
Bonus (vostf) : entretien avec Franca Stoppi ; bande-annonce ; filmographies.



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