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Sommaire - BD -  Paris-sous-Seine


"Paris-sous-Seine" de Morvan-Munuera


8/10

Jean-David Morvan, scénariste prolixe, (une quinzaine de séries en un an) multiplie depuis 1994 les enchaînements. Grand amateur de comics et de Manga, il a acquis sa notoriété avec des intrigues à la tonalité sombre comme Sillage, Zorn et Dirna... Aussi, le trouver aux commandes du quarante-septième album de Spirou a de quoi surprendre.
José-Luis Munuera, qui a débuté au dessin en 1998, cartonne avec Merlin, une série humoristique, voire loufoque. Il possède cependant un style qui se rapproche de « l ‘esprit Spirou ».
Le scénariste a retenu un sujet très actuel, pour ne pas dire brûlant, celui du manque d’eau et surtout celui de la raréfaction de l’eau potable. Le comte de Champignac décide de mettre son génie au service de causes humanitaires et alimenter en eau les régions qui en ont besoin. Il invente le Nebulozitor, qui permet de transformer instantanément l’eau en nuages et de l’acheminer où cela est nécessaire. Lors d’une répétition, avant la présentation à la presse, il est enlevé par deux robots malgré l’intervention musclée de Spirou et Fantasio. C’est Miss Flanner la responsable. Elle et Champignac se connaissent depuis leur jeunesse estudiantine. Elle veut contribuer à sa gloire et nettoyer Paris de sa population. Avec un expanseur d’eau de son invention, elle inonde la ville en deux vagues, noyant les immeubles et monuments. Spirou et Fantasio, secondés efficacement par Spip l’écureuil, luttent dans un Paris-sous-Seine, pour retrouver et délivrer Champignac.

Beaucoup de dynamisme dans l’intrigue, dans le dessin, dans l’action. Peut-être même trop dans le rythme de ce scénario où l’auteur « oublie » de donner toutes les réponses. Nombre d’actions restent sans éclaircissement sur les motivations. Par exemple, celles de Miss Flanner restent floues. Mais le point d’interrogation après le mot : « fin » représente-t-il l’espoir d’en savoir plus l’an prochain ?
J’avoue manquer d’une connaissance complète de la série, mais sauf la volonté de l’auteur pour ramener à la vie ou faire naître des personnages, je ne vois pas trop l’intérêt de la récurrence de ce couple d’amoureux dans l’intrigue et des caprices de la compagne d’Edgard.
Cependant, le scénario est inventif, le dessin est traité avec maîtrise et Munuera nous offre des images superbes d’un Paris inondé, utilisant toutes les capacités de la perspective. Le travail sur les personnages, les décors, les robots et autres matériels techniques appareils est certain. La vision d’un Spirou rajeuni, d’un Fantasio toujours gaffeur, mais moins irascible apporte à cet album une tonalité neuve qui nous ramène presque à la genèse de la série. On ressent dans l’unité de l’album, le travail d’une équipe soudée. La série a tout à gagner de ce « relookage » et, comme toute nouveauté, a besoin de se mettre en place et gagner le public.

Serge Perraud

Paris-sous-Seine, Spirou et Fantasio n°47, scénario de J.-D. Morvan, dessin de J.-L. Munuera, Dupuis, septembre 2004, 48 pages, 8,20€.




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