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  Sommaire - Films -  G - L -  Kraven the Hunter
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"Kraven the Hunter" de J.C. Chando

Scénario : Richard Wenk, Art Marcum & Matt Holloway, sur une histoire de Richard Wenk, d’après les personnages créés par Stan Lee et Steve Ditko.

Avec : Aaron Taylor-Johnson, Ariana DeBose, Fred Hechinger, Alessandro Nicola & Russell Crowe.

Distribué par Sony Pictures Entertainment France
122 mn - Sortie le 18 Décembre 2024 - Note : 7/10

Ce que vous allez lire, ce qui va suivre donc, risque d’être une des rares chroniques positives de « Kraven the Hunter ». Pourtant, Marvel & moi, ce n’est plus possible, surtout les derniers issus de l’écurie MCU, et ceux sortis chez Sony via la Sonyverse. Trop c’est trop, et là où il y a maintenant plus de deux décennies, on découvrait assez abasourdis parfois les Spiderman, les Captain America, Iron Man, auxquels succéda la surenchère gaudriolesque des Avengers avec juste des univers faramineux mais vides d’âmes, où les immeubles s’écroulent mais aucun cadavre ne jonche le sol, où l’humour est à vomir, à creuser la lassitude de ces « films » dont on peut se demander si leur monumental succès sera identique aujourd’hui. Paradoxalement, chez DC, le dernier Batman est très réussi et même « Blue Beetle » n’est pas désagréable (par contre, « Flash », « Black Adam » et Aquaman 2 »…). Et chez Sony, « Madame Webb » s’est avéré être une daube pas possible ! Alors pourquoi allez voir « Kraven the Hunter » ? Une autre direction, une autre approche, très sérieuse, violente, adulte… Presque réaliste. On sait que c’est un des ennemis de Spiderman, mais en tant que tel, là, aujourd’hui, c’est un film qui n’en rappellera pas d’autres, où les morts tombent avec pertes et fracas, où il y a un peu plus d’histoire. Enfin, pour ma part du moins…

Suite à la mort de leur mère, Sergei et son demi-frère Dimitri sont emmenés à un safari par leur père, Nicolaï, un richissime businessman, qui veut leur donner la valeur d’être un homme selon ses préceptes. Attaqué par un lion, Sergei est sauvé par Calypso, une adolescente native d’un village local, qui lui donne un élixir capable de cicatriser les pires blessures. Ayant eu en plus un peu du sang du lion qui s’est mélangé au sien, Sergei retrouve des forces surhumaines associées à des dons plus sauvages, rentre en Angleterre mais devant la mégalomanie de son père, il quitte le domaine, promettant à son frère de ne jamais l’abandonner. Des années plus tard, Sergei est devenu Kraven, un chasseur de tueurs et autres gangsters. Mais un adversaire bien plus important va s’opposer à lui, en plus de son père avec qui il est toujours en conflit filial, et qui s’avère être également un chasseur de trophées de toutes sortes.

Voilà, le cadre est planté, pas de superpouvoirs extraterrestres ou surpuissants, juste une variante plus élaborée d’un mélange d’homme et d’animaux divers. Ensuite, il y a ce contexte familial, plus sombre, plus vénéneux. Et un cadre d’action inédit, on quitte les mégalopoles pour les contrées sauvages de l’est, on revient un peu dans la civilisation, pour mieux en repartir. Pour faire vivre Kraven, Aaron Taylor-Johnson, découvert en Kick-Ass, charpenté comme un athlète, revu dans des films qui le font ressortir du lot comme le sympathique « Bullet Train ». Et il est sur la liste des possibles nouveaux 007. Dans l’ensemble, il est parfait en Kraven, sa part d’ombre bien exploitée, ses exploits physiques impressionnent – il court encore plus que Tom Cruise ! -, certes il a tendance à un peu trop souvent froncer les sourcils, mais son regard rattrape ce bémol. Derrière la caméra, un cinéaste pas du tout habitué à ce type d’œuvre – on lui doit deux polars plus cérébraux que bourre-pifs -, qui sait parfois soigner des plans, n’est pas tout le temps à l’aise dans l’action pure, mais qui au final s’en sort plutôt bien, toujours mieux que les frères Russo par exemple. Ou S.J. Clarkson pour « Mme Webb », ce qui n’est pas difficile, c’est vrai. Et au final, et même si la grande mode est de casser du sucre – pour rester poli – sur ce film parce que ça fait « bien », hé bien, le résultat est plus que correct pour un Marvel, et c’est loin d’être désagréable. La violence, même rajoutée en CGI, est inédite, le scénario n’en oublie pas ses personnages, ce qui change également, d’accord il y a des ellipses trèèèès flagrantes parfois, mais franchement, en cochant certaines cases, ce « Kraven the Hunter » a le mérite de sortir du terrain de jeux de ses cousin(e)s débiles, pour y gagner un certain respect. Il fallait oser, et malgré certaines « faiblesses », le produit final est loin d’être désagréable.

Stéphane THIELLEMENT

Alain Pelosato



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