"Sleeper - Season 2 #1 (VO)" de Brubaker - Phillips

– juillet 2004 - 7,5/10

La main au-dessus des flammes, il ne sent pas la douleur. Son corps, en partie indestructible, et de ce fait insensible, ne lui transmet que quelques picotements qui pourraient autant être les cheveux d’une femme qui glisseraient entre ses doigts que la respiration haletante d’un ennemi en train de vivre ses derniers instants. Les yeux fermés, il pense à ce qu’il est devenu, à toutes ces décisions, trop souvent mauvaises, qui ont tracé la route qui l’a mené à faire équipe avec ceux qu’il combattait autrefois. Il est devenu l’ennemi. Il est devenu la flamme qu’il tentait, il y a encore peu de temps de cela, d’éteindre.

Sleeper nous conte l’histoire d’un agent double, infiltré au sein d’une organisation secrète qui va progressivement lui donner des raisons de trahir ses anciens alliés et ainsi de ne plus pouvoir faire marche arrière. Son double jeu l’obligeant à prendre toujours davantage de risques, lui faisant payer au centuple la moindre erreur. Quelques mois se sont ainsi écoulés depuis la fin de la première série, et le début de cette seconde saison nous présente un héros loin d’être en paix avec lui-même. Nouveaux alliés, nouveau chef (Tao, que les lecteurs de Wildcats connaissent bien) et des difficultés à s’acclimater à sa nouvelle vie ; entre amour et haine, le cœur de Carver balance, au point de chavirer et de couler progressivement, tant il ne sait plus qui il est. Seul au monde, ses doutes sont ses pires ennemis et le principal intérêt de ce premier épisode, réalisé par la même équipe artistique que la première saison.

Grégory Covin