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Scénario : Guy Busick & Stephen Shields Avec : Melissa Barrera, Dan Stevens, Alisha Weir, Kevin Durand Distribué par Universal Pictures International France - 110 mn - Sortie le 29 Mai 2024 - Note : 6/10

Faire du neuf avec du vieux n’est pas un exercice facile, et souvent, il s’agit de roublardises sans aucun talent. Dans l’épouvante, la mode est aux « remakes » ou « reboot » - faites votre choix -, pour le pire et… Et souvent le pire, comme l’ont récemment prouvé les affligeants (pour moi) « L’exorciste : Devotion » et « La Malédiction : l’Origine ». À côté de ça, de petites productions sortent, et surprennent l’auditoire par leur volonté « d’originaliser » ces concepts, prenant des chemins parfois inédits, et là, on retiendra surtout l’excellent – si, si ! – « Immaculée », qui semble partir sur les voies des diableries comme les deux titres cités précédemment avant de remettre tout à l’air du temps et de surprendre là où on n’y croyait lus ! « Abigail », sans atteindre ce niveau, fait pourtant partie du même courant et c’est plutôt un compliment.

Tout commence par le kidnapping de la petite Abigail, héritière richissime pour laquelle un groupe de personnes est enrôlé pour l’opération, l’emmenant ensuite dans un manoir situé en dehors de la ville où elle devra être gardée jusqu’au versement de l’exorbitante rançon demandée. Sauf que très vite, Abigail avertit ses ravisseurs de l’énorme erreur qu’ils ont faite, leur révèle son identité et transforme les agresseurs en de vulgaires proies, surtout que l’un d’eux connait très bien la renommée du paternel de leur victime. Et le manoir se transforme alors en une gigantesque souricière dont personne ne sortira indemme sauf… Abigail.

Tout cela, on le doit surtout à un trio – les deux réalisateurs et leur producteur – déjà responsables de séries B horrifiques plutôt sympathiques. On commence par le très bon film à sketch « Road 666 », passé un peu inaperçu, puis suivit le très fun « Wedding nightmare » et ses héritiers jouant à un mortel Cluedo pour vivre encore quelques siècles de plus, et le succès fracassant arriva avec les deux derniers volets de SCREAM, dont celui à New-York qui conserve quelques excellents séquences pour un résultat un peu moyen. Ici, tout le début est vraiment excellent, chaque ravisseur étant un spécialiste en son domaine, Kevin Durand – le grand pote de Russell Crowe, il jouait Petit Jean dans « Robin des Bois » - étant le meilleur, et quand arrive la terreur avec la découverte de l’identité d’Abigail, on s’en amuse encore plus. La partie finale enfonce le clou en tombant dans un grand guignol plutôt sympathique (bête mais sympathique). Sauf qu’il y a le centre du film, qui dure presque 2 heures et c’est long, et là, ça se ressent, une panne scénaristique enfonçant beaucoup de portes ouvertes ou ne révolutionnant rien, si ce n’est des courses poursuites qui peuvent lasser dans le manoir. Pourtant, au final, il faut l’avouer, comparé aux « reboots » cités en début de cet article, « Abigail » séduit bien plus. Ce n’est pas le must du genre, ce n’est pas « When Evil Lurks » ou « Immaculée », mais en soi, il y a quand même plus d’efforts qui lui donnent un ticket pour plus de considération que bien d’autres sans saveurs.

Stéphane THIELLEMENT

NB
Un dossier complet sur ce film est disponible dans le sfmag No 123, en kiosques du 30 mai au 30 août 2024