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Avec Lina El Arabi, Ouidad Elma, Wilfrid Grenier
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« La Damnée » fait partie de la sélection du festival de Gérardmer 2024. Une jeune étudiante emménage à Paris. Une fois arrivée, d’étranges phénomènes se manifestent.
Yara (Lina El Arabi) emménage dans un appartement à la « Goutte D’or ». Une épidémie sévit sévèrement et celle-ci doit rester confinée. Son seul contact avec le monde extérieur est à travers sa grand-mère et les gens sur son ordinateur. D’étranges événements se manifestent jusqu’à ce que la situation devienne hors de contrôle.
Ce sont les débuts derrière la caméra d’Abel Danan. Je n’avais aucune idée ce à quoi je pouvais m’attendre. Comme d’habitude, soyons honnêtes, les productions françaises laissent beaucoup à désirer quand il s’agit de décors et de visuel. Parfois on se demande même s’ils en ont entendu parler. Avec tout le respect que je dois à « Anatomie d’une chute », même si le film gagne tout un tas de prix, il est visuellement laid et pourrait même passer pour un téléfilm. Mais le sujet dont il parle, ses idéologies et la politique - car clairement engagé - en disent long, car les gens ne voient que les idées et idéologies qu’il véhicule. Ajouter à cela la quasi-impossibilité pour sa réalisatrice de parler un anglais décent en recevant une récompense Outre atlantique. Elle n’a probablement jamais entendu parler non plus de phonétique. Je crois qu’on appelle ça l’exception française…. Aille.
« La damnée » est intéressant, sorte de puzzle que l’on assemble en même temps que le récit avance. Il est aussi fortement basé sur la culture marocaine et son folklore. Yara fait des rêves très étranges jusqu’à ce qu’elle entende des bruits provenant de l’appartement du dessus. Le plafond de ses toilettes semble abîmé avec du moisi et un petit trou au milieu. Elle commence à l’élargir jusqu’à ce que celui-ci soit assez grand pour qu’elle puisse grimper et voir ce qui se passe au-dessus. Elle fera une découverte terrifiante. Une femme très étrange semble manger un corps. Elle appellera les services de la ville. Après une intervention sur place, on lui dira que l’appartement du dessus est vide. Elle expliquera à sa grand-mère qu’elle passe un sale quart d’heure alors que celle-ci lui raconte qu’elle fait également des cauchemars. À partir de ce moment, sa grand-mère lui révèle un secret très lourd du passé qu’elle avait enfoui. Cette révélation explique peut-être les événements étranges autour de Yara.
« La damnée » a été tourné dans un espace confiné. Le réalisateur est assez ingénieux, car il change régulièrement de plans en utilisant de nouveaux angles et de nouvelles perspectives, se renouvelant constamment et on ne s’ennuie pas. Le public veut toujours en savoir plus. C’est aspect-là est très « smart » de sa part. J’imagine qu’il est un fan de cinéma U.S. car sa réalisation est en soi très américaine. Tous les visuels et les scènes sont toujours bien conceptualisés avec une belle photo. Un certain nombre de plans sont excellents, certains gros plans sont impressionnants et certaines séquences visuellement surprenantes.
« La Damnée » a un tout petit cast, tous inconnus mais bons. Lina El Arabi est totalement crédible même pendant sa descente aux enfers. Elle réussit - et ça n’est pas chose facile - à porter tout le métrage sur ses épaules d’une façon très talentueuse et sans effort.
J’ai été très agréablement surpris de voir une aussi bonne « petite » production française à petit budget. Le réalisateur est plein de promesses. L’histoire vous fait vous poser pleins de questions. Pour un film de genre, il réussit fort bien et je serais curieux de voir ce qu’Abel Danan pourrait faire avec un budget plus important et sans être limité dans son espace d’action.
Une très bonne surprise à découvrir.
English version
« La Damnée » (The cursed in English, ndlr) was part of the 2024 Gerardmer film festival. A young female student moves in a Paris Apartment. Once moved in, strange phenomenon start occurring.
Yara (Lina El Arabi) moves in a Paris apartment at the « goutte d’or » district. As an epidemic is going viral, she must stay indoors. Her only contact with the outside world is through her grandmother and people on her computer. Strange events start happening until the situation spins completely out of control.
This is Abel Danan’s directorial debut, and I had no idea what to expect. As usually - let’s be honest here - French productions tend to leave a lot to be desired when it’s about visuals and production design. Sometimes you even wonder if they heard about it. With all due respect to « Anatomy of a fall », even though the movie is gathering accolades and awards from all over, it’s visually ugly and could qualify as a « made for TV movie ». But the subject matter and politics involved dictates otherwise as people only focus on ideas and ideologies that the film vehicles. Not to mention the director’s inability to speak decent English when she receives an award. She probably never heard about phonetics either… I heard it’s called « The French exception »…. Golly.
« The cursed » has quite an interesting plot, a puzzle put together as the narrative unfolds. It’s also heavily based on Morocco’s folklore and culture. Yara is experiencing very strange dreams until she hears noises coming from the apartment upstairs. The ceiling above her toilets looks damaged with heavy mildew and a tiny hole around the center. Yara starts digging to make an opening large enough for her to climb up and see what is happening above. She’ll make a terrifying discovery. A very strange woman seems to be eating a body. She’ll call the public services. After intervening to check the place, she’ll simply be told that the apartment above is empty. Afterwards she’ll share the « not so great time » she’s going through with her grandmother who in turns is also having nightmares. From that moment her grandmother reveals a very deep and buried secret from her past. That revelation might explain the situation and events Yara is experiencing.
The curse has been shot in a very tight space. The director’s quite ingenious as he regularly changes his shots with new angles and perspective to deliver new visuals and the film - literally - doesn’t bore and keeps its audience wanting for more. This is very clever on his part. I guess he’s most likely a fan of American cinema as there’s definitely a sense of shooting the American way. All visuals and scenes are always well conceptualized with great cinematography. A tremendous number of shots are great, some close ups are impressive, and some sequences are visually dazzling.
The curse is led by a very small cast, all unknown but quite good. Lina El Arabi is totally believable even through her involuntary descent into hell. She manages - and that’s no small feat - to carry the entire picture on her shoulder in a very talented and effortless way.
I was very pleasantly surprised to see such a good result for a small French budget. The director is full of promises and the story keeps you constantly guessing. For a genre movie, it hits the spot and I’ll be surprised to see what Abel Danan can achieve in the future with a larger budget without being stuck in such a tight space action wise.
Definitely worth a look.
Marc Sessego
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