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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  Pistolets pour un massacre
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"Pistolets pour un massacre" de Umberto Lenzi


Titre Original : Un Pistola per cento bare
Autre titre : A Gun for One Hundred Graves
Réalisateur : Umberto Lenzi

Avec : John Ireland -
Peter Lee Lawrence -
Gloria Osuna -
Victor Israel -

Durée : 85 minutes
Origine : Italie
Année : 1968
Genre : Spaghetti Western
Editeur : Le Film Retrouvé (DVD)

Cotation : 7,5 / 10

Résumé :

Un jeune quaker pacifiste est condamné à deux ans de travaux forcés pour avoir refusé d’utiliser son arme. Revenu chez lui, il constate que ses parents ont été assassinés par la bande du redoutable Corbet. Après avoir appris le maniement du pistolet, le jeune homme se venge de trois des méchants. Mais Corbet reste introuvable. Lors d’une halte dans un petit village de l’Ouest, il se heurte à des voleurs de banque qu’il met en fuite en compagnie d’un mystérieux prédicateur. Devenu shérif, il constate que le chef des malfrats n’est autre que...Corbet lui-même !

Critiques :

Il fut un temps où ce genre de western fleurissait sur les écrans. Ensuite, ils firent les beaux jours des vidéo-clubs et de la télévision. Mais, à présent, ces séries B n’ont plus droit de cité et seul le DVD permet encore à l’amateur de se rassasier. Vendu moins de 5 euros, ce produit sympathique permet de passer une agréable soirée.
Cette édition DVD s’avère évidemment minimaliste : version française imposée, en mono assez médiocre (avec un certain souffle continuel) et trois bandes annonces en guise de supplément. Mais l’image est belle et le rapport qualité / prix suffisant pour motiver cet achat.
Saluons tout d’abord la présence de John Ireland, célèbre acteur qui joua dans quelques classiques sixties tels Spartacus, Rivière Rouge ou La Chute de l’Empire Romain.
Comme bien d’autres il trouva une seconde carrière en Italie, en gardant intact sa prestance et son talent.
A la réalisation on trouve Umberto Lenzi, un des grands artistes du cinéma bis rital, responsable de quelques grands films délicats comme Cannibal Ferox, La Secte des Cannibales, Au Pays de l’Exorcisme, L’Avion de l’Apocalypse, Démons III, Ghosthouse, etc.
On lui doit aussi de nombreux gialli érotiques d’intérêt variable (Si Douces et si perverses, L’œil dans le Labyrinthe, Le Tueur à l’Orchidée) et aussi de sous-James Bond kitsch comme Super Sept ou Double Zéro Huit. Bref, un certain métier à défaut d’une inspiration débordante.
Le plus agréable dans ce petit western est sans doute son scénario délicieusement invraisemblable, dans une tradition que l’on peut qualifier de "typiquement italienne". Les trahisons se multiplient, certaines vraies, d’autres fausses, les associations de malfaiteurs changent toutes les cinq minutes et les rebondissements s’enchaînent, parfois au mépris de toute logique.
Outre une certaine violence (quelques impacts de balles saignants, des coups de poings assénés avec force et même une courte séquence de torture), le spectateur apprécie également un passage totalement inutile au déroulement de l’histoire mais jouissif.
Les malades mentaux emprisonnés dans le village s’échappent et sèment la terreur comme dans un thriller gothique : le pyromane incendie quelques maisons, un dingue tue le pianiste du bordel à coup de hache (la suggestion domine) et deux maniaques bavant et ricanant tente de violer une chanteuse de saloon. Ce genre de séquence gratuite s’avère tellement italienne dans sa démarche ("allez, filons quelques frissons au public, histoire de le réveiller avant l’entracte") que l’on se réjouit vraiment de ce moment de folie pure, inconcevable dans le western américain bien propre.
La musique, particulièrement réussie et envoûtante, et un certain humour réjouissant ajoutent encore au plaisir ressenti par l’amateur. Et c’est très bien ainsi, même si on est loin d’un chef d’œuvre comme Il était une fois dans l’Ouest, Django ou Le Grand Silence ou même d’une parodie telle Mon Nom est Personne.
Les vrais fans de bis préfèreront toujours l’énergie, la violence sadique et l’immoralité crasse des westerns spaghetti à la rigueur éthique de leurs homologues hollywoodiens. Et, à ce titre, ce Pistolets pour un massacre, quoique mineur, remplit son contrat de divertissement un brin déviant. Et cela fait plaisir.

Pizzoferrato Fred (2004)



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