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"La Fin de Toutes Choses"
Jay Russell

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"La Fin de Toutes Choses"
Jay Russell



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Les gentilles filles vont au paradis, les méchantes filles vont à Londres ”. Telle est l’inscription qui figure sur le T-shirt de la petite Pakistanaise avant qu’elle ne soit transformée en torche dans l’incendie de l’épicerie parentale. Un acte de racisme qui va contraindre Marty Burns à endosser sa double identité d’acteur : vedette de Burning Bright, une série américaine à succès qui vient relancer sa carrière de comédien dont il assure la promo à Londres, et agent catalyseur des forces supranaturelles qui s’affrontent depuis une éternité. Car Marty est à son corps défendant une pièce maîtresse dans la lutte incessante qui oppose Bien et Mal. Enrôlé dans un commando psychique regroupant Uma, la jolie prêtresse hindoue, Siobhan, l’ex-tueuse de l’Ira, Pahoo, le joueur crasseux de didgeridoo (mais si, vous connaissez, l’espèce de longue trompe australienne) et d’autres compagnons de route, il va devoir se mesurer à l’organisation raciste Ultima Thulé, dernier avatar de l’Ordre Noir, incarnation de la puissance des ténèbres invoquées un temps par Adolf Hitler. Mais dans la vraie vie, quand la scène n’est pas bonne, il n’est pas question de refaire une prise...


Les intentions louables ne suffisent pas à faire un bon roman. En voulant dénoncer le racisme, dans sa brutalité quotidienne ou théorisé par des meneurs agissant dans l’ombre, La Fin de Toutes Choses ne parvient pas à atteindre son but. Pire, en donnant à l’exclusion une origine paranormale, il revient maladroitement à formuler un dangereux syllogisme : les fascistes sont animés par une menace surnaturelle, or le surnaturel n’existe pas, donc... De plus, la trame même du récit, présentant une coalition des puissances du Bien contre L’Ordre Noir, n’est pas nouvelle. Dès 1941 dans Strange Conflict (“ Étrange Conflit ” Néo 1987), Dennis Wheatley décrivait un affrontement très semblable, qui voyait le führer user des forces occultes pour remporter le conflit mondial. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, la lecture est rendue pénible par un nombre important de fautes de typo. Reste tout de même Marty Burns, personnage attachant à l’humour efficace, déjà présent dans Les Chiens Célestes, et le style irréprochable de Jay Russell. Un livre gentil et drôle, comme lorsqu’on dit de quelqu’un : “ Bon, d’accord, mais il est gentil ”.


La Fin de Toutes Choses, Jay Russell, J’ai Lu, coll. Fantastique. Traduction : Thierry Arson, 382 p.


Xavier Mauméjean





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