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  Sommaire - DVD -  M - R -  PUMPKINHEAD
"PUMPKINHEAD "
de Stan Winston

 

 
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123 ans de cinéma fantastique et de SF - essais et données pour une histoire du cinéma fantastique - 1895-2019
 

PUMPKINHEAD (Id.)
Réal. : Stan Winston
Scénario : Mark Patrick Carducci & Gary Gerani, d’après un poème de Ed Justin.
Avec : Lance Henriksen, Jeff East, John D’Aquino.
ExtraLucid Films
Le support blu-ray qu’on annonce crépusculaire depuis pas mal de temps n’en finit pourtant pas de nous donner le plaisir de (re)voir certaines œuvres dans les meilleures conditions qui soient. Comme par exemple bien des petits classiques ou petites merveilles du fantastique qu’on n’espérait plus. Et c’est aujourd’hui le cas de « Pumpkinhead », premier film signé du grand Stan Winston qu’on connait pour ses effets spéciaux qui ne sont plus à présenter (sauf les premiers qu’on a oublié, comme « Réincarnations »…) et qui se décida de passer derrière la caméra pour un film peut-être pas grandiose, mais ô combien bourré de qualités que même aujourd’hui, on a du mal à retrouver dans des œuvres d’épouvante actuelles… Pour jeunes enfants surtout !
Ed Harley vit seul avec son fils dans les collines reculées d’une Amérique profonde et pauvre. Mais pour cet homme qui a toujours vécu dans cet endroit aussi rude que simple et sain, il n’a besoin de rien d’autre. Un jour, un groupe de jeunes citadins s’arrêtent à son épicerie et en profitent pour faire du moto-cross. Durant l’absence d’Ed, un accident ôte la vie du petit Brian. A son retour, Ed fou de rage, se rend dans le plus profond des endroits pour y rencontrer une vieille femme qui suite à sa demande va ressusciter une créature vengeresse, le Pumpkinhead. La rétribution va commencer, mais pour Ed, connecté par la pensée au monstre.
Le scénario, écrit d’après un « poème » - !!!-, n’est pas la plus grande force du film, l’histoire tient sur un timbre-poste. Mais qu’importe car autrement, Winston livre ici une série B très riche visuellement, avec des décors parfois gothiques superbes (la vieille église dont il ne reste qu’une façade, le repaire de la sorcière), des personnages étonnants menés surtout par Lance Henriksen, le genre d’acteurs qui arriverait à faire croire qu’un rouleau de PQ peut menacer le monde ! Ici, son regard à la mort de son gamin est terrifiant, ses scènes intimes avec lui très belles, et il possède cette présence qui fait que l’histoire du film existe vraiment. Et il y a cet environnement campagnard à la « Delivrance », cette forêt de conte de fées, gothique et spooky à souhait ou vit la sorcière. Et enfin, il y a le Pumpkinhead, certainement un des plus beaux monstres du 7ème Art : visuellement superbe, désarticulé, une tête hydrocéphale, des yeux globuleux blancs, 2 fois plus grand qu’un homme, c’est un vrai costume, un homme dedans sur des échasses – un des maquilleurs en fait jouait le rôle, Tom Woodruff -, rien de digital, que du vrai, du concret. Et de tout ça découle une petite œuvre séduisante à souhait dans le Fantastique, en soi une jolie réussite de Winston – meilleur que son très anecdotique second film avec un gnome qui cherche à sauver son peuple et qui s’allie avec un jeune flic joué par Anthony Michael Hall -, et qui, à (re)voir, s’impose aisément comme une épatante série B comme on n’en fait plus aujourd’hui.
Coté édition blu-ray, le point d’orgue : une copie superbe, rendant justice à la magnifique photo de Bojan Bazelli, mettant en valeur les vues très esthétiques de la campagne choisie – on se croirait dans une pub pour des corn flakes ! – et des décors gothiques, des scènes de nuit, etc… De mémoire, jamais « Pumpkinhead » n’avait été aussi bien servi ! Par contre, niveau bonus, c’est la misère : 2 interviews de « spécialistes » qui font peine à voir dans leur monologue respectif et qui meublent comme ils peuvent leur temps d’interview. Si, avec la première, narrée par Clara Sebastiao, on apprend que monstre vient du latin « monstrare » qui signifie « montrer » conjugué à « monstrum » qui découle de « monere » soit avertir. Pour le reste, on est presque gêné de leur intervention…
Enfin, pour ce qui est des séquelles, elles sont plus qu’oubliables, et il n’y a qu’un seul « Pumpkinhead », celui signé Stan Winston avec Lance Henriksen.
Note film : 9/10 Blu-ray : copie excellente, format d’origine 1.85, image 16/9ème - 86 mn - Bonus : 1/10

Stéphane THIELLEMENT



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