Lorsqu’elle parasite les chenilles d’un papillon -le sphinx du tabac- la guêpe Cotesia congregata bénéficie d’un curieux allié, une sorte de virus qui ne peut être transmis que par elle qui va ensuite aider les larves de la guêpe à se servir de la chenille pour se développer.
Lorsque la guêpe parasitoïde pond ses œufs dans le corps de la chenille du papillon Manduca sexta, elle injecte en même temps le virus fabriqué dans ses ovaires. En s’attaquant au système immunitaire de la chenille, en modifiant son comportement et son développement, ce polydnavirus aide la larve de guêpe à prospérer aux dépends de son hôte. La larve se fraye un chemin en se nourrissant de la chenille jusqu’à émerger et filer un cocon sur son dos.
L’équipe coordonnée par Eric Espagne et Catherine Dupuy (Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte, CNRS, Tours), en partenariat avec le Génoscope d’Evry, a décrypté le génome du polydnavirus et constaté qu’il ressemblait davantage au génome d’un eucaryote (organisme dont l’ADN est enfermé dans le noyau de la cellule) que d’un virus. La différence provient d’une évolution génétique parallèle à celle de la guêpe avec laquelle il vite en symbiose.
Horrible non ?
Image : Des cocons de Cotesia congregata sur le dos de la chenille du sphynx du tabac.
Recueilli par Alain Pelosato