Chaque battement de cœur, chaque souffle... c’est un rejet de la mort.

Une convocation chez le patron cela n’inaugure rien de bon, même si on est la déesse de la mort. C’est ainsi que le grand patron informe la Mort d’une « restructuration des services ». Hum, et concrètement ? Eh bien, les dieux comme les mortels n’ont plus besoin d’elle. Quoi ?! La Mort procède aux protestations d’usage (en agitant ses six bras). Elle est d’une conséquence absolue ! En plus, « Impôts » lui occupe toujours son grand bureau avec vue.
Exact, c’est pour ça qu’ « Impôts » va rester en poste tandis que la Mort n’aura plus de bureau. En effet, un enfant prénommé Darius est en train de naître et une fois qu’il aura grandi, il fera bénéficier l’humanité de la vie éternelle.
Quant à la Mort, elle est invitée à quitter le domaine des dieux. En guise de compensation, un corps humain lui est accordé pour qu’elle puisse profiter d’une vie mortelle.
Et c’est ainsi que Mort se retrouve dans le corps de la dénommée Laila Starr qui vient de trépasser dans la ville de Mumbai. Précisons que Mort a fait en sorte de se réincarner dans l’hôpital où vient de naître un bébé nommé Darius. Se débarrasser de la Mort et puis quoi encore ?!

Sur un point de départ original, cette histoire présente la destinée de plusieurs personnes liées directement ou non à Darius et à Laila Starr. L’humour noir disparaît rapidement et l’histoire suit une démarche allégorique où sont évoqués la mort, la vie, l’espoir et la tragédie.

Le scénario gère au mieux ces aspects de l’humanité. Cependant, le contexte manque de cohérence. Ainsi, maintenant, que la Mort se trouve dans le corps de Laïla Starr, on peut se demander qui occupe ses fonctions puisque des personnes continuent à mourir. De même, on remarquera que des dizaines d’années s’écoulent sans que le niveau technologique n’évolue.

Damien Dhondt

Scénario : Ram V, Dessin : Filipe Andrade, Couleurs : Filipe Andrade & Inès Amaro, Préface : Fabio Moon _ Toutes les morts de Laila Starr _ « The many deaths of Laila Starr # 1-5 », Traduction : Benjamin Rivière, Lettrage : Éric Montésinos, Adaptation graphique : Cérise Heurteur _ Edition : Urban Comics, Collection : Urban Indies _ mai 2022 _ Inédit, grand format, 128 pages couleurs _ 17 euros