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  Sommaire - Films -  A - F -  Benjamin Gates et le trésor des Templiers
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"Benjamin Gates et le trésor des Templiers" de John Turtletaub

 

(National Treasure)
Sortie en France le 22 décembre 2004
La plupart des critiques diront que « Benjamin Gates » n’est pas un bon film mais les spectateurs EUX vont probablement l’aimer ... C’est un film rapide, plein d’action, un véritable amusement et.... Il n’est pas tiré d’une bande dessinée ou d’un jeu vidéo : les personnages du film doivent utiliser leur cerveau et non de super pouvoirs....
Disons simplement que c’est un Jerry Bruckheimer (Pirates des Caraïbes, Armageddon, La chute du faucon noir, Rock....) et que ce simple fait signifie quelque chose : ce producteur a un style, une signature et lorsque vous voyez l’une de ses productions vous savez parfaitement que vous n’allez pas vous ennuyer ; personne ne s’endort lors d’un film de Bruckheimer, y compris les critiques.
Benjamin Gates (Nicolas Cage) est le descendant - la 6ème génération - d’une longue liste de chercheurs du fabuleux trésor des Templiers. Les hommes de sa famille ont passé leur vie entière à chercher ce trésor mythique qu’ils croient avoir été caché par certains fondateurs de l’Amérique, membres de la franc maçonnerie tels Benjamin Franklin et Georges Washington..
Des indices vont amener Benjamin (Ben) - et son équipe le milliardaire Ian Howe (Sean Bean) qui finance l’expédition ainsi que Riley (Justin Bartha) un petit génie de la technologie et meilleur ami de Ben - au cercle polaire où il découvre l’ancienne frégate « Charlotte » prise dans les glaces sous la banquises. Ils en sont certains maintenant : le secret est à l’intérieur ! Mais c’est une nouvelle et frustrante piste que la frégate leur révèle. A l’intérieur d’un baril de poudre ils ne trouve qu’une très vieille pipe en écume de mer qui leur livre un nouvel indice : la carte qui mène au trésor a été encryptée au dos de la déclaration d’indépendance qui est conservée aux Archives Nationales américaines.
C’est alors que Ian, malgré les objections de Benjamin décide de faire cavalier seul et de s’approprier la déclaration. Aussi, bien décidé à protéger ce trésor inestimable, Ben n’a plus qu’une seule solution, le devancer et voler lui-même ce document qui est le mieux gardé de la planète !
Avec l’aide de la conservatrice des Archive, le Dr. Abigaïl Chase (Diane Kruger) et celle de son ami Riley, Benjamin va s’efforcer de garder une longueur d’avance sur Ian qui aussi rusé qu’intelligent, le talonne et ainsi préserver un secret qui défie l’imagination et qui engage l’avenir du Monde : la course au trésor peut donc commencer ! Elle les mènera de la déclaration d’indépendance à la cloche de la liberté, du cercle arctique à Washington en passant par Philadelphie et New York
L’histoire aurait simplement pu s’axer sur les efforts d’un homme décidé à voler la déclaration d’indépendance mais à la place de cela nous nous retrouvons avec 2 hommes en compétition. Le résultat de ce double tour est amusant et il multiplie par deux le suspense et la tension Ben devenant « le vilain » pour rester « le gentil gars ».
Howe est un multi millionnaire il a donc les ressources et une armée d’hommes de main à sa botte tandis que Benjamin quant à lui a les connaissances, l’amour d’Abigaïl, l’amitié de Riley et.... Sa dévorante obsession.
Il n’est pas difficile de savoir qui va gagner à la fin mais il est intéressant de voir de quelle manière cet amusant jeu d’échec va se jouer.
Un passage savoureux : Après le vol de la déclaration d’Indépendance un jeune agent du FBI explique à l’Agent Sadusky (Harvey Keitel) en charge du vol, qu’ils n’ont pas prêté attention à l’avertissement qui leur avait été donné « nous n’avons pas trouvé cette information crédible » dit-il.... « Et maintenant.... » grommelle Keitel.
Au crédit du script, pour une fois le vilain ne tue pas d’innocents passants ou ne fait pas exploser voitures, trains, avions ou immeubles dans cette course folle bien que nous ayons de l’action non-stop, du suspense et plein de twists qui nous captivent.
Bien sur les puristes vont hurler car, par exemple, Nicolas Cage découvre l’ancienne frégate avec une risible facilité et son aisance à solutionner les rébus est vraiment dure à avaler même si ses compétences en Histoire ne sont plus à démontrer. De même, la facilité avec laquelle le trio se sort de toutes les attaques et chausse-trappes dépassent largement les limites mais ce film est un divertissement, il n’y a pas de temps mort et l’on s’amuse : il n’est pas à prendre au sérieux mais en tant que film pour toute la famille il est bien fait et cohérent.
Nicolas Cage dont c’est le 4ème film avec Bruckheimer après « Rock », « les Ailes de l’Enfer » et « 60 secondes chrono » incarne un Benjamin Gates passionné d’Histoire, sa quête du trésor repose sur la solution d’énigmes et il y consacre toute son intelligence. Charmeur, espiègle mais également intrépide et audacieux Cage apporte une véritable densité et un sens de l’humour particulier à ce rôle : talent que peu d’acteurs possèdent.
Diane Kruger - la très belle Hélène de « Troie » de Wolfgang Petersen - en séduisante conservatrice des Chartes de la Liberté apporte charme, allure et dignité à ce personnage. Tout d’abord elle veut empêcher Benjamin de voler la déclaration puis elle réalise que s’il n’y arrive pas cet important document risque d’être détruit à jamais aussi prend-elle la décision de l’aider car elle ne veut laisser personne porter atteinte à ce trésor.
Seule ombre au tableau : bien qu’une histoire d’amour se développe entre ces deux héros l’on ne ressent aucune attraction, aucune alchimie entre eux et c’est bien dommage.
Sean Bean joue encore une fois un rôle de « vilain » mais quel séduisant « vilain » : roublard, malveillant, malhonnête et sans scrupule mais aussi intelligent et clairvoyant, il a une présence puissante et redoutable à l’écran. Et Justin Bartha en petit génie de la technologie et meilleur ami de Gates nous donne une prestation pleine d’humour et de talent.
N’oublions pas bien sûr John Voight en père timide, gentil mais qui a perdu toutes ses illusions au fur et à mesure et a abandonné la quête que son fils poursuit à présent, Christopher Plummer en grand-père fascinant qui transmet à Ben sa passion dévorante de chercheur du trésor et Harvey Keitel dans celui de l’agent Sadusky lancé aux trousses de Ben. En lisant ces 3 célèbres noms est-il vraiment besoin d’ajouter quelque chose ?
Dirigé avec brio et vélocité par John Turteltaub (sale môme, instinct, phénomène) nous pouvons mettre à son crédit sa manière de diriger et montrer le vilain qui cette fois est présenté comme un bon compagnon et non comme le classique vilain au sourire stéréotypé : au contraire c’est quelqu’un à qui l’on a envie de sourire spontanément si on le rencontre ! C’est intéressant car sortant de la caricature habituelle et ne diminuant pourtant en rien la menace qu’il représente. A noter également la somptueuse photographie de Caleb Deschanel (l’étoffe des héros, la passion du Christ, le Patriote), le petit chef d’œuvre de montage de William Goldenberg et une bande son à couper le souffle !
Pour terminer je peux dire que de ce film je n’attendais pas un intellectualisme profond mais au contraire de l’amusement, un bon moment à passer et quelque originalité et, pour la plus grande partie, je les ai eus !
Donc pas un grand film mais définitivement UN BON FILM à conseiller à tous ceux qui veulent se détendre et se divertir...

Andrée Cormier



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