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  Sommaire - Livres -  A - F -  L’instinct de l’équarrisseur : vie et mort de Sherlock Holmes
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"L’instinct de l’équarrisseur : vie et mort de Sherlock Holmes"
Thomas Day

Editeur :
Gallimard SF folio
 

"L’instinct de l’équarrisseur : vie et mort de Sherlock Holmes"
Thomas Day



5/10

Le monde a deux facettes : celle de la réalité, où sir Arthur Conan Doyle est un écrivain reconnu ; celle de la fiction où Sherlock Holmes est l’assassin royal, un bourreau sanguinaire qui torture à plaisir ses victimes. Pour faire le lien entre les deux, le docteur Watson et son ondovibrateur qui permet de passer d’un monde à l’autre. Arthur Conan Doyle ne peut cependant pas retranscrire dans ses livres le vrai visage de Sherlock Holmes, ni celui de son ennemi de toujours Morirty qui a découvert le secret de l’indestructibilité et survit grâce au mystérieux instinct de l’équarrisseur. Mais comme rien ne saurait satisfaire ce mégalomaniaque psychopathe, il décide de partir à la recherche de l’arche des Worsh, ces créatures descendues sur terre il y a quelques centaines d’années pour apporter aux hommes une technologie très avancée.

Il faut beaucoup d’imagination au lecteur pour entrer dans ce roman. Non pas que le monde parallèle proposé soit plus invraisemblable qu’un autre, il appartient même au meilleur steampunk, avec un Jack l’Eventreur aussi british qu’il se doit. Mais, si on entreprend cette lecture par affinité avec Sherlock Holmes, il est très difficile de ressentir la moindre empathie pour cet être cynique, cruel et drogué jusqu’aux yeux (on nous le rappelle de façon insistante). La documentation mise en œuvre pour le rendre crédible n’est pas en cause, mais bien la difficulté à s’attacher à un personnage négatif : ce Sherlock Holmes n’exerce pas sur le lecteur la fascination ambiguë d’un Hannibal Lecter. Ce manque de charisme rejaillit sur l’ensemble du monde imaginé par Thomas Day qui, de fantaisiste, devient improbable, voire extravagant et n’emporte pas l’adhésion.

On reste donc à la porte de ce roman dont les enjeux, romanesques et littéraires, sont gâchés par un excès de maniérisme. Dommage.

Sandrine Brugot Maillard

L’instinct de l’équarrisseur : vie et mort de Sherlock Holmes (2002), Thomas Day, Gallimard (Folio SF n°188), septembre 2004, 419 pages, 6,60 euros
1ère édition : Mnémos, 2002





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