SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Sfmag No122
118

11
F
é
v
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
  Sommaire - Films -  S - Z -  SOS fantômes l’héritage (Ghosbusters AfterLife)
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"SOS fantômes l’héritage (Ghosbusters AfterLife)" de Jason Reitman

 

SOS fantômes l’héritage (Ghosbusters AfterLife)

Réal. : Jason Reitman
Scénario : Jason Reitman & Gil Kenan, d’après les personnages créés par Dan Ackroyd & Harold Ramis
Avec : Carrie Coon, Finn Wolhard, McKenna Grace, Arne Potts, Paul Rudd
Distribué par Sony Pictures Entertainment France
124 mn - Sortie le 1er Décembre 2021 - Note : 6/10

Par quoi commencer… Un p’tit retour dans le passé, 1984, le réalisateur canadien Ivan Reitman, connu pour avoir produit le premier vrai Cronenberg, « Frissons », puis avoir signé des comédies oubliables avec Bill Murray, réalise LA comédie fantastique qui va lui apporter gloire et fortune, « Ghosbusters » soit « SOS FANTÔMES » chez nous. Et comme souvent, quand tout est fait avec passion, implication, bonne entente, bonne histoire, etc., ça marche au point de gagner un statut de réussite qu’on reverra souvent sans problème. Mélange détonnant d’humour, d’aventures, de fantastiques, de démesure, le film cartonne dans le monde. Bien sûr, une séquelle est lancée, mais sans âme – ! -, complètement ratée, puis un remake féminin il y a 5 ans qu’on oublie, bref le premier reste au top, inégalé. Et aujourd’hui, arrive un nouvel opus. Pourquoi y croire plus que les 2 précédents pathétiques opus ? Parce qu’il est signé Jason Reitman, et ce dernier est plutôt bon dans le métier – « Young Adult », Last Days of Summer », « Tully » et « The Front Runner », sont ses meilleurs films -, qu’il y a une filiation directe, donc un respect, donc pourquoi pas ?...
Parce qu’elle est définitivement trop endettée, Callie quitte New York avec ses 2 enfants, la très jeune surdouée Phoebe et son grand frère Trevor, pour aller dans la maison de son père dont elle vient d’hériter suite au décès de ce dernier. Paumée au milieu des grandes plaines agricoles, la petite famille découvre un vieux manoir limite en ruines. Très vite, Phoebe ressent d’étranges phénomènes et découvre en parallèle une pièce remplie d’instruments électroniques peu orthodoxes. Après avoir découvert que son grand-père n’était autre qu’Eton Spengler, un des célèbres Ghosbusters dans les années 80 du moins pour certains adultes, Phoebe découvrira également que le choix de cette retraite n’était pas anodin, le site géographique étant le repère des plus grandes forces occultes du monde. Accompagnée d’un copain d’école, de Trevor et de sa petite amie, Phoebe va ressusciter les chasseurs de fantômes pour sauver le monde et sa mère, possédée par les démons réveillés…
Au début, avec la découverte de la maison et des derniers instants d’Egon, la migration de la famille, de grands espaces, une certaine classe dans la réalisation, la découverte de la maison, l’intelligence de Phoebe, les petites manifestations surnaturelles, on est alpagués. Puis arrive le premier ectoplasme, et là, ben les références au premier volet surgissent et vont continuer. Nostalgie ? Oui, mais pourquoi, car même si on a une affection pour le film d’Ivan Reitman, son humour mélangé à du vrai fantastique, ses héros adultes plongés dans un univers complètement invraisemblable, mais qui va prendre forme dans notre monde, on n’est pas nostalgiques, et ramener aujourd’hui des vestiges du passé… Pour qui ? Les nouvelles générations qui ne connaissent pas l’original ? Tant mieux, elles vont découvrir un concept inédit. Les autres ne seront pas touchés par ce retour en arrière, à la rigueur qu’une nouvelle équipe se forme sur les bases du passé, mais contre de nouveaux monstres oui, pas contre des ersatz (un clone du fantôme glouton, des minis Marshmallow Man dans une séquence qui rappelle les Gremlins, etc.)de ce qui s’est vu il y a quarante ans ! Là réside un des problèmes majeurs du flm, en plus d’un humour différent, plus infantile avec cette nouvelle équipe de Goonies qui ne gère pas du tout les mêmes sourires et rires. Et quand arrive le plus grand des méchantes des démons, re-belote, on repart il y a 40 ans ! Alors oui, c’est la meilleure séquelle à l’original, la seule à conserver. Mais malgré des qualités réelles dues aux talents de Jason Reitman, en voulant à tout prix rendre hommage et utiliser la nostalgie, le film perd beaucoup de sa personnalité, et de ce fait en émotion. Et ce « SOS FANTÔMES L’HÉRITAGE » ne sera donc pas une grande séquelle, mais juste une suite largement meilleure que les autres, mais dépourvue de réelle identité propre et inédite tout en étant respectueuse du matériau d’origine, due à cette nostalgie trop flagrante qui n’a pas lieu d’être.

Stéphane THIELLEMENT

Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato, grand format 15x23, 700 pages) : 123 ans de cinéma fantastique et de SF - essais et données pour une histoire du cinéma fantastique - 1895-2019


Retour au sommaire