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Sommaire - Interviews -  Sana Lathan, actrice dans AVP


"Sana Lathan, actrice dans AVP" de Marc Sessego


Interview de Sana Lathan
Actrice dans “Alien vs Predator”

MS : Comment vous êtes vous retrouvée dans ce film ?
SL : C’est un rôle qui m’est arrivé comme beaucoup d’autres par l’intermédiaire de mon agent. Je venais juste de finir la presse pour « out of time »(titre français), j’étais fatiguée, je suis rentrée à Los Angeles et mon agent m’appelle pour me dire qu’il faut que j’aille auditionner pour le film. C’était un samedi ce qui complètement inhabituel pour une audition. Et le pire c’est que j’y suis allée et qu’une semaine après j’étais à Prague....
Je ne suis pas une fan de science fiction et des films d’horreur, je suis vraiment une trouillarde aussi n’ayant aucune idée de la grandeur de la production, j’ai regardé - dans ma caravane - tous les films des deux séries ; on passe beaucoup de temps en caravanes ce qui m’a permis de mieux connaître la série des « Alien », et je suis devenue très excitée à l’idée de faire partie de cet héritage.

MS : Quel monstre préférez-vous ?
SL : Aucun des deux. Les deux me « fichent les jetons », je dois dire que les créateurs de ces monstres sont de vrais génies, l’aspect visuel de ces deux entités est vraiment affreux, et même après deux mois de tournage le Predator me flanque toujours la même trouille. On ne s’habitue pas à ces deux créatures, à chaque fois que je les voyais j’en avais la chair de poule.

MS : Comment vous êtes vous préparée pour le film ?
SL : Vous savez je n’ai pas eu le temps de me préparer. Ce qui m’a vraiment fascinée c’est le script car il y avait une véritable histoire et pas un faire valoir pour mettre les deux en présence. Les personnages étaient vrais, et avaient beaucoup de profondeur. Je l’ai donc approché comme n’importe quel autre rôle. Le plus gros problème c’est que ce genre de films est tellement technique et compliqué et c’est aussi également, comme vous avez pu le voir, un rôle hyper physique.

MS : Pour vous, comment s’est passé le tournage ?
SL : Quatre mois et demi de tournage à Prague ! Prague est une superbe ville et j’ai vraiment adoré être là-bas, juste pour le fait d’être en Europe aussi longtemps. Le plus difficile a été d’être partie aussi loin et aussi longtemps de toute la famille, les amis. Je n’avais jamais voyagé aussi longtemps et le tournage était tellement épuisant ! Des journées de 15 heures, prises après prises et vous courez, sautez, et le pire c’est l’aspect émotionnel car le film fait presque deux heures. Cette femme court pour sauver sa vie pendant tout le film et elle est terrifiée quasiment tout le temps. Il faut garder ce personnage en soi pendant tout le tournage et on ne peut décoller de cet aspect psychologique. C’est fun mais c’est aussi un genre de fun très, très dur.

MS : Comment vous voyez-vous dans le film ?
SL : La première fois et toutes les fois où je me vois dans un film il m’est impossible d’être objective. Je décompose tous les angles toutes les figures que je fais, mais j’avoue que j’ai vraiment été prise par l’histoire et par ce qui nous arrive ! Même si je connaissais la fin cela m’a vraiment fait décoller pendant deux heures. Ce que j’aime c’est que tout le film a un aspect super blockbuster et je me souviendrai longtemps de ces décors de fous sur les plateaux du studio car c’était très impressionnant.

MS : Comment faites-vous pour être aussi versatile quand l’on voit votre filmographie ?
SN : Je me suis juré il y a des années que je ne prendrai pas un rôle uniquement pour l’argent. J‘ai la chance de n’avoir que moi à supporter financièrement et cela change beaucoup de choses et je veux vraiment faire des choses qui me passionnent. J’ai demandé à mon agent après AvP de faire une pièce de théâtre car j’avais un très grand besoin de faire du théâtre. Le plus gros problème c ’est que vous ne savez jamais ce que va donner un film après le montage final, vous savez seulement que vous avez senti quelque chose avec le matériel proposé quant au reste vous n’avez aucun contrôle dessus. Vous savez il y a tellement de facteurs décisionnaires qui font que vous choisissez un rôle ou pas.

MS : Pensez-vous que vous serez comparée à Sigourney Weaver ?
SL : C’est inévitable. J’admire ses qualités d‘actrice mais je n’ai jamais essayé ou voulu la décalquer.

MS : Quelle était pour vous la séquence la plus difficile à tourner ?
SL : Mon dieu il y en a eu tellement !!!! Je crois que la scène la plus difficile et dégoûtante à tourner c’est quand je tiens l’alien sur la lance et qu’il ouvre la gueule et dégouline de partout.. On a tourné cette scène pendant trois jours, oui trois jours et le pire c’est que l’alien a presque eu plus d’attention que moi pour que monsieur garde bien son aspect dégueu.. et répulsif. Et on a fait ça prise après prise après prise. Et le pire du pire c’est que dans toutes ces séquences il faut que je montre que je suis presque prête à mourir ! Bref toute cette scène fut l’enfer avec une majuscule. Je crois que c’est un endroit du plateau que je n’affectionnais pas particulièrement après. Et laissez moi vous dire Pavarotti n’est pas la plus grosse diva c’est bien ces deux monstres puants et gluants : je n’ai jamais vu une telle attention pour deux personnages jamais ! Tout le monde était aux petits soins pour eux et cela constamment afin d’être bien sûr qu’ils vous répugneraient à chaque seconde.

MS : Comment s’est passée votre collaboration avec Paul Anderson le metteur en scène ?
SL : Il fut extra, et c’est le plus gros fan du genre. S’il ne l’avait pas fait il en aurait été le premier candidat. Il voulait le faire depuis plus de dix ans, très enthousiaste et super passionné. Même si le tournage fut épuisant, nous avions une super équipe et beaucoup der bonne énergie sur le plateau, et j’ai l’impression d’avoir de nombreux nouveaux amis car je me suis fait beaucoup d’amis. Paul avait une vision très forte.

MS : Êtes vous en ligne pour la suite ?
SL : Oui je le suis : tout à fait.

MS : Pensez-vous que c’est votre big break ?
SL : Vous savez, on m’a dit cela depuis que j’ai fait mon premier film télé de la semaine. Alors on verra bien. Je vais vous dire, ce film c’est tout sur les monstres, rien qu’eux nous ne sommes même pas sur l’affiche en tant qu’acteurs..

MS : Sur ce film vous êtes excellente ; et vous allez avoir beaucoup de fans ! Comment fut votre collaboration avec Lance Henriksen ?
SL : Il est géant. Il a fait un nombre incalculable de films et il était peut-être celui qui était le plus enthousiaste, il est venu sur le plateau comme si c’était son premier film, et il était comme une jeune premier « fou-fou » et cet enthousiasme a été ressenti par tout le monde et c’est génial. Une très grande leçon pour nous tous, il « déconnait » entre les prises et c’était fabuleux.

MS : Et Raoul Bova ?
SL : Il est dans mon cœur croyez-moi. C’est un amour, tout était très nouveau pour lui car c’était son deuxième film en anglais, il est passionné par son travail et essaie toujours de faire mieux scène après scène.

MS : Les conditions de tournage furent-elles épouvantables à cause du temps ?
SL : Oui super froid, je suis moi-même de New York mais je vois que là je n’étais pas prête pour un tel froid, et quand débute le film je suis sur cette montagne et nous avons tourné juste derrière le Mont Blanc. Le premier jour il faisait moins 80 la haut, et nous ne pouvions tourner que quelques minutes à chaque fois... Le gars de la sécurité m’a dit que dès le moindre problème je le prévienne sur-le-champ car nous pouvions geler sur place ou se geler un membre.... Après la deuxième prise un de mes doigts a commencé à me brûler. Remarquez, la scène fonctionne parfaitement donc le jeu en valait la chandelle.

MS : Dans la version ciné y a-t-il eu beaucoup de coupes que vous auriez aimé qu’ils laissent ?
SL : Vous savez c’est après coup que vous pensez « oh ils ont coupé ci et ça » donc il y a eu pas mal de coupes mais cela ne m’a pas gênée au montage final donc, pas de problèmes.

MS : Un mot sur vos prochains projets ?
SL : Rien d’aligné pour le moment on verra bien.

Propos recueillis par Marc Sessego le 10 août 2004.
Correction Andrée Cormier
Sincères remerciements à Sana, Fran Zell de Twentieh Centruy Fox Los Angeles et Francoise Dessaigne de Fox Paris.




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