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  Sommaire - Livres -  G - L -  Paul Verhoeven
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...


"Paul Verhoeven"
Douglas Keesey & Paul Duncan

Editeur :
Taschen
 

"Paul Verhoeven"
Douglas Keesey & Paul Duncan



« Dans ma ville, les gens mouraient littéralement de faim, les cadavres jonchaient les rues, les fenêtres volaient en éclats sous les bombardements quand nous étions à table et des avions s’écrasaient en flammes sur les toits des maisons. Quand on est gamin, vivre dans un monde pareil, c’est traumatisant et ça ne disparaît jamais vraiment. Je crois que c’est de là que vient ma fascination pour la violence. »

Cinéaste atypique Paul Verhoeven a étudié les sciences. C’est ainsi qu’il est devenu Docteur ès mathématiques et sciences physiques. Maîtrisant parfaitement la théorie de la relativité d’Einstein il l’a appliquée à au moins un de ses films.
« Scientifiquement, il n’existe pas de réalité unique. De nombreuses versions de la réalité coexistent. C’est pour moi un principe fondamental dans ma vie et, par conséquent, dans mes films. Dans « Showgirls », par exemple, Zack, Cristal et Nomi sont tous les trois convaincus qu’ils mènent la bande et chacun d’entre eux a raison, de son point de vue. »

Cet ouvrage alterne l’analyse des deux auteurs avec les commentaires de Paul Verhoeven.

Une large part est consacrée à ses films hollandais, pour la plupart inconnus du grand public mondial.

Et puis viennent les grands classiques comme le film médiéval « La Chair et le Sang » (1985), qui relate l’affrontement entre Steven et Martin, entre la science (Steven est un homme de la Renaissance) et la superstition (Martin se sert d’une figure religieuse pour contrôler ses mercenaires). C’est également un triangle amoureux avec le personnage d’Agnès qui incite Steven à manger une mandragore qui est censée les faire tomber amoureux l’un de l’autre (un défi à la pensée scientifique de Steven).

« Robocop » (1987) est un film qui raconte l’histoire d’un homme à la recherche de son identité. Robocop est un Christ américain, l’arme au poing. Crucifié puis ressuscité, il préfère tuer plutôt qu’interpeler. L’idée de Christ exterminateur apparaît où on voit Robocop marcher sur un sol inondé, comme s’il marchait sur l’eau.

« Total Recall » (1990) est un des derniers films à grand spectacle réalisés en analogique. Il fut réalisé malgré la « tourista » qui frappa l’équipe. Déshydraté, Paul Verhoeven dirigea une scène sur une civière, jurant que tant qu’il sera en vie, le tournage se poursuivrait !

« Basic Instinct » (1992) où Verhoeven loua la capacité de Douglas à conduire lui-même une voiture à contre-sens le long d’une corniche sans rail de protection, 150 m au-dessus de la mer.

« Showgirls » (1995) permit à Verhoeven de devenir le premier réalisateur de l’Histoire à devoir, par contrat, tourner un film « strictement interdit aux moins de dix-sept ans ».

« Starship Troopers » (1997) où le cinéaste suggère que la Terre est dirigée par des puissances fascistes. La critique en a « conclu » que Verhoeven était un fasciste. D’où le commentaire de Paul Verhoeven : « Plus le pays où nous étions avait été fasciste, plus le film était attaqué »

« L’homme sans ombre » (2000) : un film de science-fiction à forte tendance horrifique basé sur... le deuxième livre de « La République » de Platon.

Le plus souvent attaqué pour ses films n’hésitant pas à montrer le sexe et la violence Paul Verhoeven constate : « Les principaux problèmes viennent de la structure sociale de l’Amérique : crime, drogue, environnement urbain, pauvreté, manque d’éducation, disponibilité des armes à feu. Les hommes politiques ne parlent pas vraiment de ces problèmes. C’est plus facile de rendre Hollywood responsable de la décadence de la société américaine »

Damien Dhondt

Auteurs : Douglas Keesey & Paul Duncan _ Paul Verhoeven _ Traduction : Jean-François Cornu _ Edition : Taschen _ mai 2005 _ Inédit, grand format, 192 pages _ 30,04 euros





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