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  Sommaire - Cinéma bis et culte -  La Nuit fantastique des morts vivants
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"La Nuit fantastique des morts vivants" de Joe d’Amato


Titre Original : Le Notte Erotiche dei morte viventi
Autre titre : Erotic Night Of The Living Dead
Réalisateur : Joe d’Amato

Avec : Laura Gemser,
George Eastman,
Mark Shannon

Durée : 90 minutes
Origine : Italie
Année : 1979
Genre : Horreur / Erotique
Editeur :

Cotation : 2 / 10

Résumé :

Sur l’île supposée inhabitée de Cat Island, les morts se réveillent et agressent les vivants.

Critiques :

Ah quel beau titre. Ah quelle belle fiche technique. A la réalisation nous retrouvons non moins que le fameux Aristide Massaccesi, dit Joe d’Amato.

Pour ceux qui ne connaissent pas l’homme, disons simplement qu’il fut un des plus célèbres réalisateurs du cinéma gore italien des seventies / début eighties avec des titres comme Anthropophageous, Horrible, Blue Holocaust, Caligula 2, etc. On lui doit aussi la longue série des Emanuelle. Non, il n’y a pas de faute, je dis bien des Emanuelle, démarquage violent et porno de la soft série officielle. Ensuite, il s’est reconverti dans le cinéma porno avec une centaine de X en costume, souvent interprété par Rocco Sifredi et qui font encore les beaux samedi soirs de Canal +. Si vous matez un film de cul sur la chaine cryptée, une chance sur deux que ce soit un D’Amato, au titre toujours drôle comme "Rocco et les Sex Mercenaires", "Les Nuits d’amour d’Antoine et Cléopatre", "Les Trvaux Sexuels d’Hercule", "Les Nuits chaudes d’Al Capone", etc.

Joe d’Amato n’est pas un auteur. D’ailleurs il est mort en 1999 et n’a toujours pas droit à une notice dans le petit Robert. Et c’est bien domage ! Lui même ne savait sans doute pas combien de films il avait tourné mais aujourd’hui il nous laisse une œuvre (enfin, des trucs quoi !) pléthorique, destiné à nos descendants. Je sais ils n’ont rien demandé, mais tant pis, c’est ainsi !

Parmi les nombreux interprètes de ce chef-d’œuvre qu’est "Eritic Night of the Living Dead" nous trouvons Laura Gemser et George Eastman.

Laura Gemser, alias Laura Jimenez, l’héroine de ce film, fut - justement - cette chère Emanuelle dans bien des films crapuleux tourné par D’Amato mais aussi Bruno Mattei et d’autres tâcherons.

Et ce au grand mépris des droits d’auteur, puisque la demoiselle la plus chaude de la planète possède bien deux yeux, deux mains, deux jambes, deux seins et deux fesses...mais un seul M dans son prénom...Emmanuelle Arsan peut donc aller se rhabiller elle ne peut rien y faire ! En une dizaine d’année, Emanuelle - journaliste de choc bisexuelle et nymphomane - va donc "...en Orient", "...en Afrique", "...en Amérique", "...chez les filles de Madame Claude", "...chez les Cannibales", "...autour du monde", etc. Laura Gemser n’est pas une grande actrice mais, bon, elle a d’autres atouts...je vous file sa photo, vous comprendrez.

George Eastman enfin, de son vrai nom Luigi Montefiori, est un des acteurs bis les plus respectés d’Italie. Il a aussi tourné avec Fellini ou Kirk Douglas mais il avait sans doute besoin d’argent et il ne faut pas lui en vouloir pour ça puisqu’il a également livré de grands rôles de compositions.

Par exemple dans "Anthropophageous", il dévore le fœtus d’une femme enceinte et finit par manger ses propres tripes. Dans "Horrible", qui porte bien son titre, il passe son temps à tuer des gens en leur brulant la tête dans un four ou en leur perçant le crâne à la perceuse. C’est humain, que voulez-vous. Pourtant les traducteurs anglophiles n’ont sans doute rien compris puisqu’ils ont appelé ce film "Absurd", ce en quoi ils n’avaient peut-être pas tout à fait tort.

Bref, revenons au film qui nous occupe aujourd’hui, à savoir la "La Nuit fantastique des Morts Vivants"
Apparemment Joe d’Amato, qui a toujours été un petit filou, voulait se payer des vacances sur une île paradisiaque et voir des filles à poil. Et on ne va pas lui jeter la pierre pour si peut. Alors, au lieu de faire comme n’importe quel être humain normalement constitué, c’est à dire épargner pour aller quinze jours au Club Med, Joe décida de tourner un film. Tant qu’à faire il semble d’ailleurs en avoir tourné trois, dans les mêmes conditions et décors, avec les mêmes acteurs, à savoir "Porno Holocaust", "Voodoo Baby" et "Erotic Night of the Living Dead".

Mais le résultat, lamentable, n’est pas à la hauteur de nos attentres. La réalisation, anémique, suit les molles exactions d’une poignée de zombies plutôt froids commettant quelques méfaits (plus ou moins gore selon les versions) tandis que des jeunes filles plutôt chaudes s’occupent lors d’intermèdes érotiques sans imagination (plus ou moins pornographiques selon les éditions), sans doute pour détendre l’atmosphère.

Le scénario, d’une grande incohérence, présente une poignée de personnages - cerné par des morts vivants - qui profitent régulièrement des pièces closes pour se désaper et baiser comme des lapins. C’est dire si la menace, d’ailleurs plagiée sur le Zombie II de Fulci (lui-même inspiré par les films de Romero !), semble prise au sérieux.
Pauvre en gore et en sexe (du moins dans son format censuré parce qu’il existe apparemment une version hardcore), le film lasse rapidement et ne provoque ni répulsion ni excitation, seulement un ennui persistant.

Les morts vivants, emmitouflés dans des espèces de suaire, égorgent leurs victimes à grand renfort d’hémoglobine tandis que les dialogues atteignent les sommets de la bêtise. Un beau gâchis car cette association contre-nature pouvait s’avérer payante. Au lieu de ça il s’agit d’un vrai ratage, parfois drôle avouons-le, devenu quasi culte.
Mais surtout pour les chanceux spectateurs qui ne l’ont pas vu !

Pizzoferrato Fred (2004)



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