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Sommaire - Interviews -  Olivier Martinelli


"Olivier Martinelli" de Damien Dhondt


auteur du roman Le roi des Krols

Quelle est votre base culturelle ?
Ma base culturelle n’est pas classique. Tous les grands auteurs enseignés au lycée ne me parlaient absolument pas. Mes premières émotions de lecture sont arrivées après le lycée, grâce à mon frère qui m’a fait découvrir des auteurs américains comme John Fante, Bukowski, Brautigan, Salinger. Quelques français aussi : Céline, Djian et les premiers recueils de nouvelles de Jean-Paul Dubois.
En musique, j’ai un goût prononcé pour le rock. The Velvet Underground, The Jesus and Mary Chain, Daniel Darc. J’ai plus de 3 000 disques à la maison alors je ne vais pas faire l’inventaire. J’ai beaucoup écrit, publié trois romans et de nombreuses nouvelles sur ce sujet.
Pour ce qui concerne le cinéma, mes goûts sont très larges. J’ai une vraie tendresse pour le cinéma indépendant américain (Presque célèbre, Little Miss Sunshine, Juno, Mary à tout prix,…). Mais je suis assez fan de certains blockbusters comme les Alien, les Mad Max, Blade Runner,…

Comment êtes-vous arrivé à l’écriture ?
Si les auteurs évoqués plus haut m’ont donné le goût de la lecture, ils m’ont aussi transmis l’envie d’écrire. Leur écriture n’était pas intimidante. Ils m’ont donné l’impression que je pourrais très vite m’y mettre aussi. Il y a une telle fluidité, une telle sincérité dans leur style… La barre ne paraissait pas si haute. Mais leur simplicité est trompeuse. J’ai donc commencé à griffonner en 1985 sur les bancs de la Fac de sciences de Montpellier. Et mes premiers textes publiés l’ont été en 2005. J’ai mis 20 ans à faire mon solfège en quelque sorte, à trouver ma « petite musique » comme dit Céline.

Vous êtes un habitué des textes courts, or ici vous vous lancez dans une saga qui va au moins atteindre deux tomes. Est-ce que cela modifie votre manière d’écrire ?
Quand je construis mes romans noirs, je me fixe des contraintes comme celle de ne jamais utiliser certains temps par exemple. La Fantasy offre davantage de liberté. Donc oui, cela a modifié mon style. L’utilisation du passé simple dans le Livre des Purs est une mini révolution pour moi. Cela donne sans doute plus d’amplitude au récit, moins de sècheresse. On se retrouve davantage dans le registre du conte. J’ai essayé malgré tout de garder la nervosité et la puissance de mon écriture, mes phrases courtes. Avec toujours cette volonté de disséminer dans chaque chapitre une phrase ou une idée forte.

Il s’agit de votre première incursion dans la fantaisy. Pourquoi avoir bifurqué vers ce type d’univers ?
Je vais vous surprendre mais je n’en avais jamais lu avant de me lancer dans ce projet. Par contre, j’étais très fan de films de ce genre quand j’étais jeune (Conan, Willow). Et puis j’ai adoré la trilogie de Peter Jackson tirée du Seigneur des Anneaux. Si je me suis lancé c’est grâce à (certains diront « à cause de ») mon fils, grand lecteur de Fantasy. Je voulais qu’il découvre d’autres genres. Et lorsqu’il m’a demandé ce que je reprochais à la Fantasy, je lui ai répondu que c’était très facile, que j’étais capable de lui écrire une saga en un rien de temps. Il m’a pris au mot et le jour de son départ en classe de neige en CM1, il m’a dit qu’à son retour il voulait lire le premier chapitre de ce chef-d’œuvre que je lui promettais. C’est ce que j’ai fait. J’ai écrit ce premier chapitre. J’y ai pris tellement de plaisir que j’ai continué d’avancer. J’ai dû mettre cinq années pour boucler Le Livre des Purs parallèlement à mes autres projets.

Quelle est votre conception de la fantaisy ?
Un monde nouveau, une dimension épique, des intrigues, des héros. Par contre, vous ne trouverez pas de magie dans le Livre des Purs. Je trouve ce recours à la magie tellement facile. L’aide précieuse de l’Armée des morts, par exemple, dans le Seigneur des Anneaux est une source de déception pour moi. À la magie je préfère la stratégie.

Quelle a été l’idée de base pour la genèse de ce roman ?
Au départ, je n’avais que cette première phrase : « J’ai tué mes premiers Palocks à l’âge de 17 ans. ». Et puis, peu à peu, tout s’est construit autour de ça. Si vous répondez au pourquoi, au comment, votre histoire existe.

On observe une dimension religieuse :
  Le livre sacré
  Le fils d’un charpentier
  Les Palocks ont six doigts à chaque main, tout comme un des Géants mentionnés par l’Ancien Testament
  Le mot « Eolin » renvoie à « Elohim »

Il y a effectivement une dimension religieuse dans le Livre des Purs. Elle sera d’ailleurs encore plus présente dans le Tome 2. Je n’aime pas tellement les auteurs qui délivrent des messages à gros traits. Mais si on veut trouver dans cette saga une critique de l’obscurantisme, ça ne me dérange pas. Je ne veux pas trop en dire sur ces six doigts et la religion des Palocks. Beaucoup d’éléments seront révélés dans la suite de l’histoire. Mais j’ignorais que les Géants de l’Ancien Testament avaient six doigts. Et les éolins font plutôt référence à Éole, le maître du vent dans la mythologie grecque.

Quels sont vos projets ?
Je vais me concentrer sur les corrections du Tome 2 avec mon éditeur (1) et sur la sortie du Roi des Krols, le 18 septembre qui va être l’occasion de nombreuses rencontres littéraires. Il y aura deux évènements organisés dans ma ville, à Sète, le 13 septembre à l’occasion du Festival International du Roman Noir (le FIRN) et le 25 septembre en ouverture du salon Les Automn’Halles. Une tournée devrait suivre dans différentes villes françaises.
J’ai beaucoup d’autres projets en cours, des manuscrits non publiés. Je suis un gros travailleur et je ne connais pas l’angoisse de la page blanche. Ma tête est un réservoir infini d’histoires.

Lire la chronique du livre Le roi des Krols sur ce site :
https://www.sfmag.net/spip.php?article14623

(1) dont le titre provisoire est "L’enfant guerre"




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