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La grande bataille des Rois s’est achevé sur un bain de sang. Tous les prétendants au Trône de Fer sont morts, défaits ou assassinés. Seuls restent en lice Stannis Barathéon, guidé par le dieu rouge et Mélisandre, sa prêtresse du feu. Même le petit roi Joffrey, cruel rejeton de la maison Lannister, a été empoisonné, et tout semble malheureusement accuser son oncle, le nain Tyrion.
Dorénavant, l’action se resserre autour de Port-Réal, où l’autre Régicide, Jaime Lannister, diminué (au sens propre comme au figuré), revient prendre le commandement de la Garde des Manteaux blancs. Elle se resserre aussi au Nord, autour du Mur, harcelé par les sauvageons, mais dont la plus grande épreuve est à venir : le combat contre les Autres, celui de la lumière contre l’obscurité, du feu contre la glace...
Dernier tome du troisième volume américain, La Loi du Régicide développe certaines facettes des principaux personnages en leur donnant un côté plus humain, comme Jaime Lannister que l’on croyait cruel et imbu de lui-même, et que l’on découvre homme d’honneur et de courage ; ou plus imparfait, en nous donnant à voir par exemple la naïveté de Sansa Stark aux mains de Petyr Baelish .
Fouiller la personnalité des personnages et leur donner une dimension quasi tragique, c’est ce que semble privilégier George R. R. Martin, tout en n’oubliant pas - passé de scénariste oblige - de créer un suspens haletant qui n’a rien à envier aux meilleures séries télévisées comme 24 heures...
Bref, encore un excellent tome - malheureusement le dernier pour quelques temps puisque l’auteur n’a pas encore écrit la suite - qui laisse entrevoir une œuvre qui restera gravée dans les annales de la Fantasy.
Nicolas Barret
Le Trône de Fer - Tome 9, La Loi du Régicide, George R. R. Martin, J’ai lu Fantasy, octobre 2004. 408 p., 7.80 euros.
Trad. : Jean Sola. Couv. : Olivier Frot.