Il aurait dû identifier l’écusson qui frappait l’épaulette renforcée figurant un antique appareil à quatre ailes s’élevant sur un champ bleu azur... L’avionaïre de St’Expry, un des premiers héros mythiques des postes de Tolosania, avant l’Anthir, celui dont les postiaïres se réclamaient encore.

Le fléau d’Arkhen le maudit est tombé de la Lune. L’air s’est mué en feu, la Terre s’est ébrouée comme une bête blessée. Les cités de verre et d’acier se sont effondrées. Cette tragédie s’est déroulée il y a 1 500 ans.
Certains hommes ont survécu. Leurs descendants partagent désormais la planète avec des formes de vie qui n’existaient pas avant le cataclysme.
Dans la fédération de Garonnaï Yaïn le jeune harponnaïre quitte en hâte son navire pour retrouver sa bien-aimée. Or celle qui se nomme Naïde est une Sirénaïre, le peuple sous-marin de l’océan Mangespoir.
En Avarnia Faïria, la Ja-Castalaïna du clan d’Orguenoire est réveillée en sursaut. Le clan est attaqué, comme le prouve les gigantesques bruits de pas qui retentissent. Les Armaborgs les gigantesques armures de combat cybernétiques de 6 mètres de haut sont en train d’être conduites au combat pour défendre le clan ! Cela suffira t-il ? L’adversaire a la même origine que celui qui a frappé la planète il y a quinze siècles.
Le nouveau fléau se nomme la Malepeste. Il avait été prédit par Jaan de Carsac le héros des temps anciens. Pour le combattre il forgea une arme et celle-ci se trouve au cœur du bastion souterrain sur lequel est bâti le castaliar d’Orguenoire.
Alors que Faïra réalise que le sort de l’humanité dépend d’elle Yaïn découvre que Naïade a été enlevée. Ses ravisseurs comptent en tirer un bon prix dans la capitale de Tolosania. Partant à la recherche de celle qui l’aime Yaïn constate que les dangers auxquels il est habitué sur mer ne sont rien comparé à ceux qui arpentent la terre ferme.
Se déroulant dans une France postapocalyptique dont le territoire est séparé en quatre entités isolées les unes des autres par des bras de mer ce roman alterne deux points de vue radicalement différent. Faïria formée dès l’enfance à sa fonction voit son univers bouleversé. Parallèlement Yaïn l’orphelin débrouillard part en quête de la personne qui lui est la plus précieuse. On remarquera que les deux héros rencontrent des alliés potentiels hors-normes.
La démarche narrative est habile. Elle procure au lecteur des informations pertinentes concernant la situation du monde, les enjeux planétaires et les tragédies individuelles.
On observera que l’auteur a innové en ce qui concerne la nature du fléau et ses conséquences pour la Terre. Les différentes sociétés humaines reconstituées constituent de nombreuses ressources scénaristiques exploitées avec efficience.

Damien Dhondt

Auteur : Jean-Luc Marcastel, Couverture : Lionel Marty _ Thair Tome 1 : Renaissance _ Editions Leha _ janvier 2020 _ Inédit, grand format, 384 pages _ 19 euros

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https://www.sfmag.net/spip.php?article14478