SF Mag
     
Directeur : Alain Pelosato
Sommaires des anciens Nos
  
       ABONNEMENT
Des centaines de chroniques livres
Sfmag No124
118

20
s
e
p
t
RETOUR à L'ACCUEIL
BD   CINÉ   COUV.   DOSSIERS   DVD   E-BOOKS  
HORS SERIES    INTERVIEWS   JEUX   LIVRES  
NOUVELLES   TV   Zbis   sfm   CINÉ-VIDÉOS
Encyclopédie de l'Imaginaire, 18 000 articles
Pour voir le programme du No en cours cliquez sur l'image
  Sommaire - Films -  G - L -  La dernière vie de Simon
Voir 103 livres sur le cinéma, romans, études, histoire, sociologie...

"La dernière vie de Simon " de Léo Karman

 

Scénariste : Sabrina B. Karine & Léo Karmann
Avec : Camille Claris, Benjamin Voisin, Martin Karmann, Julie-Anne Roth
Distribué par Jour2Fête
103 mn - Sortie le 5 Février 2020 - Note : 8/10

Quand on évoque le Fantastique « made in France », on a toujours – à part si on est chauvin et patriote jusqu’au bout des ongles - une petite moue qui s’affiche sur notre figure et qui en dit long, et pour cause : on s’en est tapé des ratages ! Et les réussites sont rares. Pas les co-productions, non mais juste les productions 100% françaises. Il fut un temps où on citait souvent comme exception « Le démon dans l’île » mais bon, à la revoyure, c’est dur. Et aujourd’hui… Si, et n’en déplaise à certain(e)s, la version de Christophe Gans de « La Belle et la Bête » dans notre paysage cinématographique, prouve que quand on veut, on peut, à condition quand même d’avoir un gros minimum de talent(s). Et parfois, on tombe sur LA bonne surprise, la petite pépite d’argent, l’ovni dans notre ciel, tel ce « Dernière vie de Simon » qui constitue donc dans le genre un petit évènement.
Simon est un orphelin de 8 ans, nanti d’un extraordinaire pouvoir : il peut se métamorphoser en n’importe quelle personne qui l’intéresse, adulte ou enfant. Lors d’une sortie, il rencontre Thomas, avec qui il sympathise. La famille de Thomas propose alors à Simon de venir passer le week-end chez eux. Il y fait connaissance de Madeline, la sœur de Thomas, et à eux trois, ils vont vivre de belles aventures, surtout qu’en plus Simon va leur avouer son secret. Et le jour où Simon et Thomas partent dans la forêt, et font une course, le drame surgit. Seul Thomas rentre, on en retrouve pas le corps de Simon, disparu dans une des nombreuses failles de la grande falaise brodant la maison… Les années ont passé, Thomas et Madeline sont des adolescents épanouis, ou presque pour Thomas. Un jour, ce dernier se demande à quoi ressemblerait aujourd’hui Simon. Et serait-il toujours amoureux de Madeleine. Et que ferait Thomas ?...
Du pur fantastique, sans effets spéciaux tonitruants, mais bourrés d’idées qui aident à accepter l’impensable, le merveilleux, l’onirique. Bien sûr, on pense à Steven Spielberg, ces petites touches d’émotions servies par un fantastique tout en douceur, qui touche à la magie première du cinéma. Et on ne sera pas surpris de l’aveu du réalisateur/co-scénariste Léo Karmann d’avouer cette inspiration. Et alors ? Quand cela est utilisé au service d’une histoire originale à laquelle tous y croient pour la faire vivre, cela s’appelle un hommage. Et de faire vivre ainsi cette histoire étonnante, et ce jusqu’à son terme, comme on ne l’a jamais vu jusqu’ici dans le cinéma français. Techniquement, rien à dire, c’est subtil, léger, et cependant incroyable, sans énormes erreurs de logique. Scénaristiquement, l’histoire est belle, touchante, simple. C’est côté acteurs à la rigueur que le bât blesse. Autant les enfants sont justes, autant les adolescents ne sont pas ceux qu’on aurait aimé voir, trop « appuyés » sur leurs attitudes, doutes et convictions. Certes, une fois accepté, la magie revient, mais « Le dernière vie de Simon » aurait pu être encore plus fort et bouleversant via un autre choix sur cette partie de l’histoire. Mais qu’importe, la scène finale rachète cette faiblesse, et confirme en tout cas une chose : Steven Spielberg devrait voir ce film, et en France aussi, c’est devenu rare, c’est même inédit chez nous, et surtout, ça ne nous laisse pas indifférents. Et quel film bien de chez nous peut dire ça aujourd’hui ?

Stéphane THIELLEMENT



Retour au sommaire