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Yoshiharu Tsuge débute en 1954 en écrivant des histoires pour les librairies de prêt et collabore dès 1965 à la revue Garo. En 1966, il arrête provisoirement de dessiner ses propres histoires et devient l’assistant de Shigeru Mizuki. Son trait se fait plus détaillé, ses décors plus fouillés. Mais c’est en 1968 qu’a lieu un bouleversement fondateur, avec la parution dans Garo de l’emblématique Nejishiki (La Vis). Dans ces 24 pages aux accents psychanalytiques, Tsuge révèle une nouvelle facette du manga, convoquant les symboles, l’intimité et le rêve. Durant la décennie suivante, il ne cesse de développer cette approche, constituant un corpus d’une extrême cohérence. Ses nouvelles sombres, aux accents mélancoliques, mettent en scène des voyageurs solitaires, des familles dysfonctionnelles, des exclus – autant de personnages derrière lesquels Tsuge transparaît – et révèlent en filigrane une certaine volonté de s’effacer du monde. Alternant phases de dépression et productivité délirante, Tsuge fait une pause une première fois en 1981. Il revient au manga entre 1984 et 1987, avec les récits qui forment L’Homme sans talent – ultime recueil au titre hautement symbolique. Il ne conclura jamais, son élan étant interrompu par l’écriture d’une nouvelle indépendante, Betsuri (Séparation), où il confesse une tentative de suicide dans sa jeunesse. Tsuge a toujours transformé son passé en fiction – donnant naissance au watakushi manga ou “manga du moi” – et semble avoir par ce geste essayé de se délivrer du poids de sa mémoire. Son œuvre reste inachevée – mais sa quête personnelle est peut-être enfin terminée

Damien Dhondt