Un savoureux pastiche !
Voilà un excellent roman fantastique. Ayant eu la chance de rencontrer l’auteur (un des plus grands critiques cinéma outre-Manche, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur l’épouvante à l’écran) je confirme qu’il est aussi pittoresque, truculent et drôle que ses oeuvres.
Et ce n’est pas peu dire.
Ce roman-ci est une sorte de variation déconnante sur le « Dracula » de Stocker, auquel s’adjoint d’innombrables emprunts à la littérature dite populaire. Les nombreuses apparitions et clin d’oeils sont un tel plaisir que je m’en voudrais de les énumérer tous mais sachez que Sherlock Holmes, Jack l’Eventreur, Fu Manchu, les Dr. Jeckyll et Moreau sont, entre autre, de la partie. Et quel plaisir de voir tout ce petit monde s’agiter dans une sorte d’univers parallèle typiquement anglais, c’est à dire à la fois parodique et respectueux, drôle et effrayant. Le livre est ainsi partagé entre l’hommage sincère à tout l’univers du fantastique gothique et une certaine irrévérence british. Un peu comme si Dracula se retrouvait dans un épisode de « Chapeau Melon et Bottes de Cuir », si vous voyez ce que je veux dire. Dans ce monde là Dracula a épousé la Reine Victoria et l’Angleterre est au main de vampires, lesquels co-habitent plus ou moins pacifiquement avec les « sang chaud ». Extrêmement amusant, d’une érudition irréprochable sur les mythes fantastiques abordés, référentiel, mené à un rythme trépidant « Anno Dracula », premier roman d’une série, se déguste avec un plaisir devenu rare. Les tomes 2 et 3 se maintiennent à un niveau quasi égal.
Pizzoferrato Fred