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  Sommaire - DVD -  M - R -  May
"May"
de Lucky McKee
Avec Angela Bettis, Jeremy Sisto, Anna Faris
M6 Vidéo

Découvert lors du Festival de Gerardmer Fantastic’Arts 2003, May n’y récolta qu’un Prix du Public. Le Jury, lui, choqué par ce qu’il voyait, préféra récompenser le médiocre Les témoins (des âmes maudites errant au fil des siècles, condamnées à voir le malheur s’abattre sur l’humanité depuis qu’elles assistèrent à la crucifixion de Jésus) ex-aequo avec le sympathique Maléfique pour le Prix Spécial, et le Grand Prix échut fort heureusement à un excellent film, Dark water. Paradoxalement, la carrière commerciale de May connut un joli petit succès d’estime au vu du nombres de salles dont il disposait. Sa sortie aujourd’hui en DVD devrait aider à réhabiliter ce qui constitue un des meilleurs films d’épouvante, d’horreur, fantastique de ces dernières années.
May est une jeune fille qui a souffert de la trop grande emprise de sa mère sur elle, au point de ne lui donner comme seule amie durant son enfance une poupée assez laide. Aujourd’hui, May travaille comme aide soignante chez un vétérinaire. Elle aimer un être humain pour la première fois de sa vie. Sa rencontre avec un étrange garçon Adam, ou sa relation avec Polly, une collègue sensible à son charme, auraient pu aider May à vivre normalement dans la société. Mais rien n’étant simple, les sentiments étant souvent hypocrites et personne ne la comprenant vraiment, vont décider May à créer son compagnon parfait en piochant dans les uns et les autres ce qu’elle trouve de mieux.
Au delà de scènes-chocs assez impressionnantes vu le réalisme dans lesquelles elles sont perpétrées, May met surtout mal à l’aise par le désespoir de son héroïne à la vie annoncée comme gâchée par la folie d’une mère possessive. Quelque part, de telles idées renvoient à ce qui nous entoure, et surtout à ce que nous sommes. D’où ce sentiment de peur omniprésent tout au long du film, peur d’être seul, du regard des autres, de leur méchanceté, des peurs qui remontent donc à l’enfance. Et Lucky McKee ne se cache pour dire qu’il y a en May un peu d’autobiographie. Son talent à conter cette macabre histoire conjugué à celui de son interprète principale font de May une œuvre phare du genre, une référence qui s’est très vite inscrit comme telle. Un an plus tard, c’est Robert Pariggi qui livra, avec moins de « panache » tout de même, sa vision des choses avec son très curieux et dérangeant aussi Love object. Mais ceci est une autre histoire. Maintenant, côté DVD, ne vous attendez pas à la pléthore de bonus qui aurait permis d’entendre les avis des acteurs et surtout de McKee, ce qui au vu d’un tel film, se serait révélé des plus intéressants. Non, on a juste droit à un petit livret reprenant pas mal d’infos issues du dossier de presse, et à un commentaire audio du réalisateur, certes assez attendu vu qu’on a rien d’autre, qui nous livre quelques révélations très personnelles (dont les scènes coupées) sur son film, mais soyons réalistes : une fois May vu, même avec toutes ses qualités, se le revoir pour entendre le commentaire de Lucky McKee demande quand même une énorme volonté. Comme tous les commentaires audios au passage, à part quelques uns qu’on peut deviner différents et passionnants. Mais même pour eux, faut se lancer !

Stéphane Thiellement

Note : 10/10 DVD : 4/10
Bonus (vostf) : commentaire audio du réalisateur ; bandes-annonce.



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