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  Sommaire - DVD -  G - L -  Link
"Link"
de Richard Franklin

Avec Elisabeth Shue, Terence Stamp
Studio Canal Vidéo

En 1986, Avoriaz était encore le fief du Fantastique avec son célèbre festival. Mais à force de mettre n’importe qui en juré, les palmarès commencèrent à refléter l’aversion du genre pour beaucoup de personnes surtout si il y avait trop de terreurs, d’horreur, de sang. Cette année-là, le Grand prix fut adjugé à ce qu’on nommerait aujourd’hui « un film fantastique pour Studio », à savoir Dream lover d’Alan J. Pakula, et son histoire de tueur dans les rêves revu et corrigé non pas comme un démarquage des Griffes de la nuit, mais plutôt comme sa version cartésienne et scientifique ; En même temps, dans la sélection, il y avait House de Steve Miner, qui obtint le Prix de la Critique quand même, et surtout Link, un joyau, un chef d’œuvre signé Richard Franklin qui eut en 1979 l’honneur du Grand Prix d’Avoriaz avec Patrick, thriller surnaturel sur la télékinésie assez impressionnant. Mais en 1979, le genre avait bien plus d’amateurs qu’en 86, et Link, bien qu’amplement supérieur, fut relégué au second plan après Dream Lover. Enfin, bon, c’est comme ça, Avoriaz n’existe plus (et quand on se souvient des dernières éditions, ça vaut mieux de ne se souvenir que de ses glorieuses années...), aujourd’hui c’est Gerardmer (qui risque de prendre le même chemin si la sélection n’est pas plus étoffée dans le genre...) et Link sort enfin en DVD. Excellente nouvelle.. ; Euh, presque : une édition minimaliste, à la copie moyenne mais heureusement 16/9ème, et dont seule une version française n’est disponible ! Incroyable ? Non, inconcevable, d’autant plus que le produit sera vendu au même prix que les autres Midnight Movies que sort Studio Canal pour cette nouvelle moisson.

Link, c’est un chimpanzé, dressé par un anthropologiste qui accueille durant l’été une jeune étudiante, Jane (Elisabeth Shue, et tout le monde se souvient de la scène de la douche avec Link qui la mate quand elle est nue...), pour l’aider dans ses travaux. En même temps, il prépare son départ pour Harvard, cherchant aussi à se débarrasser de Link et de deux autres chimpanzés, Voodoo et Imp. Un matin, Jane se réveille et découvre que seuls Link et Imp sont présents. Très vite, elle comprend qu’en fin de compte Link la séquestre et qu’il a appris à tuer.

Ecrit par Everett de Roche, un excellent scénariste australien (Harlequin, Long week-end, et Patrick, pour ne citer que quelques réussites), Link constitue un des films les plus originaux sur le thème de l’animal plus sensé qu’il ne paraît, plus intelligent, presque du niveau de l’homme avant qu’on ne découvre qu’il demeure avant tout un animal. Entre la bête devenant plus humaine, et l’humain devenant monstrueux, la frontière est parfois mince, et Link utilise parfaitement bien ce domaine pour livrer un excellent film fantastique, servi à merveille par un Richard Franklin qui signe ici le seul chef d’œuvre de sa carrière. A redécouvrir d’urgence donc, même si cette édition se révèle des plus décevantes, voir limite honteuse de la part d’un tel éditeur.

Stéphane Thiellement

Note film : 9/10. Note DVD : 1/10
Bonus : rien de rien, nada.



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