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Scénario : Chris Weltz & J. Mills Goodloe, d’après le roman de Charles Martin
Avec : Kate Winslet, Idris Elba, Beau Bridges, Dermot Mulroney
Distribué par 20th Century Fox - 107 mn - Sortie le 8 Novembre 2017 - Note 8 /10
Suite à une tempête de neige qui s’abat sur la région, Alex ne peut prendre d’avion pour retourner sur New-York où l’attend son futur mari pour la cérémonie ayant lieu le lendemain. Ben, lui, ne peut retourner à l’hôpital où il exerce pour les mêmes imprévus. Ne se connaissant pas, Alex et Ben s’associent alors pour louer un petit avion qui les sortirait de ce piège jusqu’au prochain grand aéroport. Mais les lois de la nature en ont décidé autrement, et suite au crash dont ils sont les seuls rescapés, Alex et Ben se retrouvent sur les plus hauts sommets de la chaine de montagnes qu’ils traversaient, à des kilomètres de toute civilisation, dans un milieu des plus impitoyables. Pour leur survie, ils vont devoir apprendre à se connaitre, au point de changer leur vie comme ils ne l’avaient jamais envisagé…
On pouvait craindre le pire, surtout via une affiche qui n’a rien de bien folichon, il faut l’admettre. Et contre toute attente, « La montagne entre nous » se révèle un « survival » romantique réussi, où chaque protagoniste se (re)construit via cette survivance forcée dans un milieu des plus hostiles où espérer être sauvé s’avère plus un fol espoir, un fantasme de la dernière chance. Mais ce qui fait aussi que l’on peut croire à cette histoire, c’est le troisième personnage à savoir la nature en elle-même car tout s’est tourné en extérieurs, dans des conditions extrêmes, et de ce fait, l’implication dans le destin d’Alex et de Ben s’avère plus aisée à accepter, à partager. D’accord, il y aura toujours des petits détails que relèveront les plus récalcitrants à ce genre d’histoire comme cette image d’Epinal du brave toutou qui accompagne le couple dans leur périple, un feu allumé à chaque halte – grâce au kérosène récupéré et stocké certainement dans une petite bouteille… Oui, moi aussi j’aime à ne pas avoir à réfléchir à ce qui peut tout faire foirer ! -, mais c’est chicaner. Les deux acteurs nous font accepter l’impossible, et leur(s) histoire(s) nous touche là où il faut et quand il faut – surtout celle de Ben. Et si il faut une raison à vouloir survivre à tout prix, un amour naissant de cette épreuve de force peut en être une excellente. Inconnu jusqu’ici, Hany Abu-Assad relève haut la main un défi des plus ardu, et transforme l’essai en une belle réussite qui n’a pas à rougir de courir dans la cour des grands du genre, sans non plus atteindre le tp du top. Mais cette ultime séquence finale achève en beauté et en émotions cette love-story bien plus ambitieuse et riche que ce que montre sa simple affiche qui elle, franchement, ne lui rend pas justice.
Stéphane THIELLEMENT
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123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019
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