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  Sommaire - Films -  S - Z -  The Birth of a Nation (Id.)
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"The Birth of a Nation (Id.)" de Nate Parker

 

Réal. & scénario : Nate Parker
D’après une histoire de Nate Parker & Jean McGianni Celestin
Avec : Nate Parker, Arnie Hammer, Penelope Ann Miller, Jackie Earle Haley
Distribué par 20th Century Fox - 120 mn - Sortie le 11 Janvier 2017 - Note 3 /10
« The birth of a Nation » n’est pas le remake du film muet de D.W. Griffith qui retraçait un pan de l’histoire US d’une façon très manichéenne et plus qu’extrémiste. Non, ici, il n’y aura pas la glorification du Ku Klux Klan mais au contraire, le portrait d’un ancien esclave qui fomenta une rébellion qui se solda par un vrai massacre. Car bien entendu, la partie était gagnée d’avance pour les propriétaires d’esclaves, employeurs également de toutes les pires ordures qu’on puisse imaginer. Alors, film puissant sur un sujet sensible que ce « Birth of a Nation » ?
Nat Parker est fils d’esclave et esclave lui-même, en cette période prospère pour le vieux Sud américain, trente ans avant le conflit civil. Parce qu’il sait lire et qu’il a un réel talent d’élocuteur, son propriétaire et ami de jeu d’enfance, Samuel Turner, accepte qu’il aille précher la parole de Dieu dans les plantations voisines afin d’assujettir les esclaves s’y trouvant. Mais si Nat ne ferme pas les yeux devant la réalité abominable des conditions de vie de son peuple, il ne peut pas ne pas réagir quand cela ca trop loin et le touche personnellement. Et même Samuel ne pourra se résoudre à tourner le dos à ses semblables, et reprendra son rôle de maître par rapport à ce qui n’est à ses yeux qu’un esclave. Pour Nat, la vérité vient d’éclater, il est temps de changer les choses…
Bien sûr qu’on ne peut que trouver cette situation immonde, inhumaine, à part pour quelques tarés encore vivant au moyen-âge de nos jours. Mais là où un sujet aussi puissant et brulant nécessitait un traitement rigoureux et exemplaire, Nate Parker le traite limite comme un faits divers, techniquement maladroitement question réalisation – on a l’impression parfois de voir un travail d’étudiant en cinéma ou un téléfilm bien démonstratif sans aucun recul nécessaire pour renforcer l’impact des horreurs de son histoire – et en plus avec parfois une complaisance limite racoleuse qui dessert plus le film qu’elle ne le sert, ce « Birth of a Nation » échoue rapidement dans le but qu’il s’était fixé. Dans le cadre d’un débat historique sur cette période, le film applique scolairement ce qu’on lui demande, servi par une mise en scène approximative, des acteurs heureux de cabotiner – James Earle Haley en bon chasseur d’esclave bien pourri est fidèle à lui-même dans un rôle qu’il endosse facilement, mais sans le faire exister, et pourtant, l’acteur a une très haute opinion de son talent, mais bon ceci est une autre histoire… - et un sentiment de vouloir à tout prix susciter la révolte ultime, en oubliant cependant qu’une certaine sagesse, intelligence, vision des choses plus large, permettrait au film d’en sortir définitivement plus puissant. Ce qui est loin d’être le cas ici…

Stéphane THIELLEMENT

Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019



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