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  Sommaire - Films -  G - L -  La Fille du train (The Girl On The Train)
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"La Fille du train (The Girl On The Train) " de Tate Taylor

 

Scénariste : Erin Cressida Wilson, d’après le roman de Paula Hawkins
Avec : Emily Blunt, Justin Theroux, Luke Evans, Haley Bennett, Rebecca Fergusson
Distribué par Metropolitan Filmexport
112 mn - Sortie le 26 Octobre 2016 - Note : 4/10

A la base un best-seller dans le genre du thriller passionnel machiavélique, et sensuel, et noir. Et bien entendu, l’adaptation suivit et elle fut confiée derrière la caméra à l’ancien acteur devenu réalisateur, Tate Taylor, à qui on doit « La couleur des sentiments », en soi au moins un bon film bien sage à défaut d’être meilleur qu’il aurait pu l’être (Tate Taylor n’est pas Spike Lee, pour faire simple). Donc il ne faut pas s’attendre à quelque chose de vénéneux, juste à un bon thriller qui est limite de sombrer dans le ridicule, mais qui se rattrape par la performance de son actrice principale.
Tous les jours, Rachel monte dans un train qui l’emmène à son travail. Elle traverse les mêmes banlieues, dont celle où elle vivait. Et s’est focalisé sur une maison où elle aperçoit souvent un couple toujours s’embrassant, s’enlaçant, se regardant, s’aimant… Un fantasme pour Rachel qui souffre d’un divorce violent qu’elle n’arrive pas à oublier. Jusqu’à ce matin où elle capture, le temps d’un regard, une scène qui l’inquiète au plus haut point. Elle va alors revenir vers ces lieux qu’elle a si bien connus et plonger dans des secrets enfouis tant dans son passé que dans cette tranquille vie banlieusarde qu’elle pensait si parfaitement sereine.
Bon tout cela s’avère très vite invraisemblable, les ébats des amants à heure fixe devant le passage d’un train, qu’on tombe dessus par hasard au moins une fois d’accord, systématiquement, à moins de le faire exprès… Autrement, cette paranoïa dont on sait pertinemment très vite qu’elle ne s’en avèrera pas une, vu que tout ce voisinage est lié, et ce au travers d’un ou plusieurs personnages bien ciblés, finit par se suivre encore une fois assez mollement – on a l’impression d’être dans ces ersatz hot du pauvre qui suivirent « Basic Instinct » comme « Sliver », « Sang chaud pour meurtre de sang-froid » (ce qui avait trouvé ce titre français, il était pas bien dans sa tête !!!), etc… Mais n’est pas Verhoeven qui veut ! – tant l’intrigue prend différents chemins qui alourdissent quand même ce qui n’aurait dû s’en tenir qu’au portrait d’une femme psychologiquement faible par la faute d’un monstre qu’on découvrait peu à peu. Sauf qu’il y a Emily Blunt et qu’elle porte littéralement le film et son histoire sur ses épaules, s’investissant de façon assez impressionnante dans ce récit tordu que n’arrive en plus pas à magnifier le très quelconque Tate Taylor. Récemment, dans le genre et en haut du panier, on a le sublime « Gone girl » de David Fincher ; ici, c’est la version du « pauvre » sans pour autant les tréfonds du niveau le plus bas. Voilà donc ce qu’est « La fille du train », un thriller noir qui se veut tarabiscoté, mais qui paradoxalement s’avère très vite assez « basique » (et sans « instinct » donc…), tout en arrivant cependant à aller à terme par le talent de l’actrice qui incarne cette femme qui fantasmait sur l’amour vrai, crût le voir au travers d’autres avant de se rendre compte que… Un peu plus et je dévoilais tout !

Stéphane THIELLEMENT

Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019



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