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"Robota"
Doug Chiang & Orson Scott Card

Editeur :
Seuil
 

"Robota"
Doug Chiang & Orson Scott Card



8/10

A une époque où une humanité retournée à un mode de vie pastorale s’efforce de survivre sur une planète dont on ne se souvient même plus du nom (La Terre) , un homme sans mémoire se réveille dans une étrange machine où un mysterieux artefact facial tente de communiquer avec lui. Il prend la fuite devant une escouade de robots chasseurs et se retrouvera embarqué à la suite de Rend, un singe parlant, Juome, une bête chasseresse et Beryl, une étrange jeune femme, dans une aventure pleine de symboles et de fureur. Adapté d’une illustration faite par Doug Chiang il y a quelques années, le projets ROBOTA est une merveille picturale où pour une fois nous avons un texte au service des illustrations. La novella de Card exprime avec justesse le baroque de ce monde d’après, de ce paradis perdu de jadis où Robots et humains cohabitaient et se complétaient. Ce sont les Olms, ethnie guerrière Robots qui tiennent ce monde réfractaire au modernisme avec à leur tête Kaantur-set. Face à eux un groupes d’hommes et de bêtes parlantes qui vont se lancer dans une odyssée emprunte d’un certain prophétisme. On suivra alors au grès des pages le solitaire sans mémoire et cette troupe inspirés par ce Font prime, mystérieuse entité qui travaille pour un projet secret de réunification. On pense à La planète des singes de Pierre Boulle pour ce monde oublié, mais encore au Niourk de Stefan Wul pour cette quête des origines dans un monde sauvage et beau que les peintures de Chiang entre acrylique, crayonnés et images de synthèses font admirablement bien sentir au lecteur. Certes, la novella au service des illustrations donne une narration un peu trop hachée pour des personnages un peu trop vite esquissés. Mais la geste du future est emportée par le romanesque biblique propre à Card et on reste émerveillé par cette histoire picturale qui touche au surréalisme sans pour autant s’y perdre. Un conte pour les Hommes et les Robots, sur leur alliance perdue, et leur difficile reconquête d’une humanité commune, entre mélanges (Card parle de chair, de métal mais aussi d’esprit à une époque où même l’artificiel aurait une âme) et confrontations.

Emmanuel Collot

Robota, Doug Chiang et Orson Scott Card, traduit de l’anglais par Cédric Perdereau, Seuil Chronicle, 176 pages, 30 Euros





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