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  Sommaire - Films -  A - F -  Free State of Jones (Id.) Gary Ross
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Scénario : Gary ross, d’aprè une histoire de Leonard Hartman
Avec : Matthew McConaughey, Keri Russell, Gugu Mbatha-Raw
Distribué par Metropolitan Filmexport
139 mn - Sortie le 14 Septembre 2016 - Note : 4/10

Force est d’avouer, de reconnaitre, d’admettre que dans le paysage cinématographique actuel, un film incluant un nom peut prendre des proportions de petit évènement attendu. Par exemple, prenez le cas Matthew McConaughey. Le gars a commencé à ses débuts dans un chapitre de la saga de « Massacre à la tronçonneuse », pas le meilleur en plus puisqu’il s’agissait de celui-sous-titré « La nouvelle génération », qui incluait également dedans une jeune inconnue, Renee Zellwegger ! Bon. Ensuite, pas mal de séries B avant d’exploser dans un polar noir de John Sayles d’excellent niveau, « Lone Star ». Et notre texan – un vrai de vrai en plus, pas au niveau des idées heureusement… - de signer ensuite pour « Le droit de tuer ? », qui cartonne et l’installe en haut du box-office. On le notera également en militaire barbare et cynique dans l’excellent « Règne de feu » - et là, on se disait qu’il aurait fait un excellent Doc Savage… Bon, maintenant, ce sera Dwayne Johnson… Pourquoi pas ? – avant qu’il ne s’embourbe dans des comédies débiles et autres qui servent son physique qu’il met très en avant… Jusqu’à ce qu’enfin, il reprenne sa carrière en main, et aligne les réussites : « Killer Joe », « Paperboy », « Mud », « Magic Mike » et enfin le un peu surestimé « Dallas buyers club » qui lui vaut un Oscar. Mais même dans ses niaiseries, McConaughey laissait transparaitre un talent certain. C’est aujourd’hui reconnu, et il peut se permettre des coups de poker. « Gold » semble en être un mais ce sera pour début 2017, il sera dans l’hyper-attendue adaptation de « La tour sombre » d’après Stephen King, et pour l’instant, le voici dans « Free state of Jones ». Des affiches qui savent interpeller, une histoire dont on attend beaucoup sur l’écran, un réalisateur dont on se souvient surtout pour son « Pleasentville », à la rigueur « Seabiscuit » mais pour le reste, on peut oublier… Et donc voilà, c’est parti pour une fresque de plus de deux heures…
En pleine guerre de Sécession, Newton Knight, pourtant sudiste pur souche, déserte son armée, prend la tête d’un groupe d’esclaves échappés et de blancs lassés de cette guerre qui les affame et les appauvrit plus qu’autre chose, pour lutter contre l’armée confédérée. Cela durera le temps du reste du conflit, et même par la suite, Knight continuera sa lutte car pour le Sud, la guerre est peut-être perdue, mais leurs idées restent vivantes. Et de cette situation, l’homme créera une sorte d’enclave, un état dans l’état, l’état libre de Jones, ce qui ne changera pas grand-chose au monde dans lequel il vit…
Sur le papier, ça donnait vraiment envie. Sur l’écran, ce n’est plus pareil. Autant Matthew McConaughey demeure toujours aussi puissant, autant tout est noyé dans une période d’histoire qui se veut instructive, réaliste, et qui du coup se livre au détriment d’un film aux ressorts, aux engagements puissants, et donc aboutit à un scénario définitivement trop long qui prône trop le souci du vrai, en oubliant la force de l’élément cinématographique. Gary Ross s’enlise très vite dans son histoire, sa mise en scène est terne, ses autres personnages n’ont pas de charisme, et seul – encore une fois -, Matthew McConaughey sauve ce « Free state of Jones « du désastre total. Pour une fois, là où on pensait que le sujet du film avait effrayé le public outre-Atlantique et expliquait son naufrage commercial, non, tout s’explique naturellement par un ratage global de l’ensemble du film.

Stéphane THIELLEMENT

Lire 2800 chroniques de films dans le livre d’Alain Pelosato :
123 ans de cinéma fantastique et de SF : Essais et données pour une histoire du cinéma fantastique 1895-2019



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